La diminution des glaces de mer augmente de façon significative le rythme auquel les icebergs raclent les fonds marins de l'Antarctique et perturbent l'écosystème, selon une étude publiée jeudi.

Environ 80% de la vie sous-marine de l'Antarctique évolue dans les fonds marins et ces déplacements d'icebergs écrasent les animaux et les plantes à 500 mètres de profondeur.

Bien que cela favorise la biodiversité en créant des espaces pour les animaux sous-marins, trop agresser les fonds marins pourrait changer la répartition d'espèces-clés et avoir un effet sur le type et le nombre de créatures vivant dans les eaux de l'Antarctique, préviennent les chercheurs.

Les déplacements des icebergs devraient s'accroître dans un avenir proche en raison du réchauffement climatique qui réduit la taille et la longévité des glaces de mer durant l'hiver, explique l'étude publiée dans la revue Science.

«Inversement, sur une plus grande échelle de temps (des siècles), nous prévoyons une diminution drastique des perturbations liées à la glace, puisque les glaciers de la péninsule antarctique reculent derrière leurs lignes de base et que la quantité de glace à la dérive (qui racle les fonds) diminue», souligne Dan Smale, du British Antarctic Surey, principal auteur de cette étude.

Il s'agit de la première étude scientifique pour tenter d'établir une relation entre le raclement des fonds marins par les icebergs et la formation des glaces de mer durant l'hiver.