Qui sont les voyeurs québécois et dans quels lieux sévissent-ils ? La Presse a épluché des dizaines de jugements et de documents judiciaires pour le découvrir. En commençant par le dossier d’un concierge qui a filmé — pendant six ans — les toilettes et les vestiaires qu’utilisent chaque jour les policières d’un établissement du SPVM.
Une enquête de Marie-Claude Malboeuf

Filmées à travers la poubelle

La scène se déroule dans Griffintown, 24 heures avant l’annonce de la pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une policière du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) s’enferme dans les toilettes de son lieu de travail et s’assoit sur la cuvette. Un geste banal, qu’elle a déjà fait des milliers de fois dans sa vie. En toute intimité.

Mais à partir d’aujourd’hui, le 10 mars 2020, rien ne sera plus jamais pareil.

Près de la toilette, une poubelle noire arbore un trou bizarre, assez grand pour qu’on y entre le petit doigt. Perturbée, la policière fait instinctivement pivoter l’objet avant de quitter la pièce.

Lorsqu’elle y retourne peu après, le trou de la poubelle vise à nouveau la cuvette, comme par magie. Et le malaise de l’agente se transforme bientôt en stupeur.

Une fouille rapide a suffi pour découvrir qu’un concierge qu’elle affectionnait, Marc-Olivier Chouinard, avait collé une caméra-espionne à l’intérieur de la poubelle percée.

« Sur le film, on voit le visage de l’accusé lors de l’installation et les parties intimes de [l’agente] lorsqu’elle était sur la toilette », précise un exposé des faits déposé au dossier de cour, que La Presse a consulté.

Comme concierge, l’homme de 35 ans pouvait aller partout dans cet édifice du SPVM. Et il en a profité. Trois autres policières et une femme inconnue tiennent la vedette dans d’autres vidéos trouvées chez lui. On les voit se déshabiller dans un vestiaire ou se rendre aux douches.

« Ses seins, ses fesses et son vagin sont complètement visibles à la caméra », indique l’exposé des faits, au sujet de la victime inconnue.

Abusées de la même façon, les quatre policières ont vécu un grand choc.

Celle qui a repéré la caméra s’est sentie trahie par son camarade. Une autre — marquée par une enfance terrible — ne s’est toujours « pas remise » de cette nouvelle violence et les « conséquences sont un peu dramatiques », a précisé la juge Anne-Marie Lanctôt avant de prononcer sa sentence, le 1er avril dernier.

Les gestes de Marc-Olivier Chouinard sont « graves », l’entend-on dire dans l’enregistrement de l’audition obtenu par La Presse. « Vous auriez dû prendre [votre problème] au sérieux avant, quand vous avez vu que ça vous entraînait à poser des gestes illégaux, et auriez dû demander de l’aide avant d’être arrêté. »

La Cour a donc condamné le jeune homme à une incarcération de 12 mois, qu’il doit purger dans son petit appartement du Plateau Mont-Royal plutôt qu’en prison avec d’autres détenus.

Avant de prendre cette décision, la juge s’est montrée très sensible à la détresse de Marc-Olivier Chouinard, à son enfance malheureuse, à sa maladie, à son absence de relations sociales et au fait qu’il rencontre un psychiatre et prend des médicaments pour atténuer ses obsessions.

« Mais vous êtes toujours à risque. C’est mentionné dans les rapports », l’a-t-elle prévenu. « Je vous conseille de tout faire pour revenir sur le marché du travail. Vous avez toujours été un bon employé dans le passé. Ça va vous amener une vie sociale et vous stabiliser. » (Lisez l’onglet 4 sur le traitement des voyeurs)

Des collectionneurs

Les caméras semblables à celle que Marc-Olivier Chouinard a choisie peuvent échapper longtemps à la détection. Et ainsi faire exploser le nombre de victimes.

Un ex-avocat de 28 ans, Samuel Beaugé-Malenfant, a d’abord été arrêté en pleine autoroute, tandis qu’il fuyait le chalet d’Orford où il avait invité une famille de trois enfants, en août 2018. Ses invités ont déclaré à la police qu’ils avaient découvert une caméra-espionne dans la salle de bains (comme l’ont rapporté des médias à l’époque).

IMAGE TIRÉE DU SITE DU CABINET PRÉVOST FORTIN D’AOUST, PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Samuel Beaugé-Malenfant

Dix mois plus tard, la Sûreté du Québec affirmait que le même homme avait aussi filmé une trentaine d’adolescents à leur insu à partir de 2017. Et qu’il l’avait fait dans cinq régions différentes — ouest de l’île de Montréal, couronne nord, Montérégie, Hautes-Laurentides et Charlevoix.

Samuel Beaugé-Malenfant, qui mesure 2 m, était entraîneur de hockey dans l’ouest de Montréal. Il n’est plus membre du Barreau et vit maintenant avec ses parents, dans une grande maison de Roxboro.

Une jeune fille qui l’a connu au collège Beaubois a affirmé à La Presse qu’il était très « gentil, populaire et charismatique ». Un autre voisin le voyait souvent faire la fête, « comme tous les jeunes de son âge », a-t-il précisé.

En plus d’être accusé de voyeurisme, l’ex-avocat est accusé d’avoir produit de la pornographie juvénile. Mais le tribunal n’a pas encore évalué la preuve ; le procès débutera en septembre.

Partage d’images

Les caméras miniatures sont peut-être difficiles à repérer. « Mais quand elles le sont, ça mène bien plus souvent à des accusations », constate le psychiatre Benoît Dassylva, qui traite les délinquants sexuels depuis 26 ans à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Le psychiatre Benoît Dassylva traite des délinquants sexuels, dont de nombreux voyeurs, depuis bientôt 30 ans.

« Avant, le suspect pouvait dire : “Je suis dans la toilette des femmes parce que je me suis trompé de porte.” Il n’a plus d’excuse quand des images se trouvent dans sa caméra ou son téléphone. »

Un pédophile multirécidiviste de Sherbrooke, Alain Gagné, a eu beau prétendre qu’il n’était pas l’auteur d’une vidéo montrant une écolière en train d’uriner, on le voyait au début du film, a écrit le juge qui l’a condamné.

Le magistrat a sursauté en découvrant le titre que l’accusé avait donné à sa vidéo. « On a peine à croire qu’il [y] insère “! ! ! NEW ! ! !” pour lui-même, précise-t-il dans son jugement. Le bon sens indiquerait plutôt le désir de partager ce fichier. »

Les voyeurs fréquentent souvent des groupes de discussion qui leur permettent de s’encourager et de s’échanger des trucs et des fichiers, confirme le psychiatre Benoît Dassylva.

Il sait que certains patients s’y sont risqués. « Mais ceux que j’ai vus ne partageaient pas ça à grand volume pour ne pas être arrêtés. »

Seulement 6 % des 330 voyeurs québécois poursuivis de 2015 à 2019 ont été accusés d’avoir distribué leurs images, d’après les statistiques du Directeur des poursuites criminelles et pénales obtenues par La Presse grâce à la Loi sur l’accès à l’information1.

Difficile

Les autres échappent-ils trop aisément à la police ? Prouver que des vidéos ont été diffusées illégalement est très ardu, répond Francis Fortin, qui a été analyste en cybercriminalité à la Sûreté du Québec avant de devenir professeur à l’Université de Montréal.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Francis Fortin, professeur de criminologie à l’Université de Montréal et ancien analyste en cybercriminalité à la Sûreté du Québec, constate qu’il est difficile de repérer les victimes de voyeurisme sur le web.

Les femmes qu’on voit sur les sites web pourraient être consentantes et simuler la séance de voyeurisme. On doit pouvoir les identifier et les retrouver si on veut prouver le contraire en cour.

Francis Fortin, professeur de criminologie à l’Université de Montréal

« Les policiers, ajoute-t-il, ne seront peut-être pas très proactifs — ils ont déjà du mal à régler les cas d’enfants exploités, admet-il. Mais si une victime porte plainte, ils vont sûrement enquêter. »

Une femme a toutefois vécu le contraire, après avoir découvert, dans l’ordinateur de son ex-conjoint, qu’il avait filmé l’entrecuisse de plusieurs femmes — lors de réunions au bureau, dans l’autobus et dans l’escalier mécanique d’un centre commercial. Elle a aussitôt remis une copie des vidéos à la police. « Ils n’ont rien fait ; ne l’ont même pas appelé. Je me sentais tellement impuissante ! J’ai regretté de ne pas avoir averti son employeur avant qu’il change d’emploi », raconte-t-elle (sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité).

« Après des semaines d’attente, il a fallu que je le confronte moi-même. J’espère que je l’ai freiné, mais il pourrait aussi bien avoir acheté un gadget plus sophistiqué. »

Le SPVM a écrit à La Presse que les victimes de voyeurisme ne devaient surtout pas avoir honte, et peuvent se rendre à leur poste de quartier ou appeler le 911.

POUR DÉNONCER UN CRIME

1 À titre de comparaison, durant la même période, 664 Québécois ont été poursuivis pour « leurre d’enfant avec un ordinateur », selon Statistique Canada.

Avec la collaboration de William Leclerc

« Les sanctions peuvent être très importantes »

Comme l’a été Marc-Olivier Chouinard, les voyeurs peuvent être condamnés à l’incarcération — à domicile ou en prison. Mais pour cinq ans maximum. Le Code criminel ne prévoit par ailleurs aucune peine minimale. Un actuaire de Québec — qui avait partagé des photos et une vidéo d’une femme nue — a ainsi pu recevoir une absolution conditionnelle. Les rapports d’experts le décrivant comme « narcissique et égocentrique », le tribunal a préféré lui imposer 240 heures de service communautaire sur 18 mois — plutôt qu’un bref emprisonnement —, pour qu’il développe « plus d’empathie et de sensibilité ». À l’inverse, un autre juge a choisi d’imposer 60 jours de prison à un massothérapeute, pour ne pas « banaliser ce genre de gestes inacceptables ou lancer le message que filmer une cliente sans son consentement n’est pas si grave ». La peine dépend du contexte, explique la procureure de la Couronne Joanny St-Pierre : « Dans certains cas, les sanctions peuvent être très importantes. » Lorsqu’un voyeur cible des mineurs, la Couronne l’accuse d’avoir produit de la pornographie juvénile — un crime associé à une peine minimale de 1 an de prison et à une peine maximale de 14 ans.

Marie-Claude Malbœuf, La Presse

Le voyeurisme au Québec de 2015 à 2019

— 553 demandes d’intenter des poursuites ont été soumises au DPCP par les policiers
— 330 voyeurs ont été poursuivis — 21 d’entre eux avaient publié ou diffusé des enregistrements visuels de leurs victimes
Source : Directeur des poursuites criminelles et pénales du Québec

Ils sévissent partout

PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Certains voyeurs violent l’intimité de centaines d’inconnus ; d’autres ciblent des proches ou des connaissances. Voici cinq lieux à risque, d’après dix jugements québécois.

Au travail

L’employée d’un dépanneur de Chicoutimi est restée « dégoûtée et traumatisée » en découvrant que son patron, Daniel Cyr, la filmait tandis qu’elle utilisait les toilettes. « Elle est toujours inquiète maintenant lorsqu’elle va à la salle de bains et remet en question la confiance qu’elle entretient envers les gens autour d’elle », précise le tribunal.

À l’école

Le garçon n’avait que 12 ans, écrit le juge, et il s’est évanoui quand les policiers ont fouillé sa maison. « Il avoue avoir filmé avec son cellulaire, à leur insu, 80 à 100 élèves de son école, alors qu’ils étaient aux toilettes dans une cabine adjacente […] afin de se comparer et de s’imaginer être amoureux. »
Au moins deux adultes ont pour leur part été surpris dans les toilettes pour femmes du collège de Maisonneuve, à Montréal. Un ancien élève, Jayme Gourdeau de Castro, tenait son téléphone depuis une demi-heure à un angle permettant de voir dans les cabines voisines de la sienne. Une stratégie qu’il a aussi employée dans une cabine d’essayage.
Quatre ans plus tard, c’était au tour d’un quadragénaire, Réginald Wadiestrandt, d’être démasqué au même endroit. Il a fui et a récidivé dans les toilettes du cégep Marie-Victorin.

À domicile

Des dizaines de femmes ont été trahies par un proche parent, un ami, un voisin, etc.
« [La victime] prend sa douche et découvre avec effroi que [son beau-frère] la filme alors qu’elle est nue, relate le tribunal dans un jugement rendu à Granby. Elle se met à crier, en tentant de se cacher. Elle voit une caméra dissimulée dans le mur. »
Le pompier Claude Fecteau contrôlait même à distance son dispositif vidéo, découvert lors de rénovations, rapportaient plusieurs médias régionaux. Il l’avait caché dans le mur d’une salle de bains de Lévis, où vivait une adolescente. D’autres voyeurs ont élaboré des systèmes complexes. Le mécanicien Claude Doré avait installé des caméras reliées à des fils dans les ventilateurs des deux logements qu’il louait à de jeunes femmes, au sous-sol de son triplex de Chicoutimi.
Pour faire de même, à Drummondville, Kevin Leclair-Boisvert a percé la cloison séparant son grenier de celui de sa voisine, une jeune enseignante. Des pères et des beaux-pères ont caché leurs téléphones dans un aquarium, une plinthe ou une chaussette pour filmer leurs adolescentes. Tandis qu’un garçon des environs de Québec a simplement fixé son téléphone au bout d’un bâton de hockey pour filmer à travers la fenêtre, lorsque sa voisine de 13 ans se déshabillait dans sa chambre. « [L’ami à qui il a envoyé les photos] a incorporé ces images à sa collection de photographies représentant des adolescentes nues de la région », souligne le tribunal.

À la clinique

En pleine consultation, le médecin Craig Smith a photographié les organes génitaux d’une patiente et les seins d’une autre, à la Clinique Santé Mont-Royal. Depuis, « tout bruit soudain amène chez [la deuxième] un sentiment d’insécurité », rapporte le Conseil de discipline du Collège des médecins.
À Trois-Rivières, un technicien en informatique pratiquant la massothérapie, Camille Comtois, a déplacé la culotte d’une cliente pour mieux filmer son corps pendant leur séance. La personne qui reçoit un traitement est nécessairement vulnérable, a rappelé le juge. Les gens, craint-il, « finiront par renoncer aux bénéfices que procurent ces soins de santé si la protection de leur vie privée n’est pas assurée ».

À la piscine ou au gym

Les vestiaires attirent particulièrement les voyeurs. L’entraîneur Gilbert McDonald a espionné ses nageuses dans celui du cégep de l’Outaouais. La jeune fille qui a découvert son téléphone dans un coin s’est mise à faire des crises d’angoisse. Elle ne peut plus se trouver seule avec un professeur à moins que la porte soit ouverte. « Sans quoi, a-t-elle témoigné, j’ai l’impression de chercher mon souffle en continu. […] Si un homme en qui j’avais une confiance absolue a pu me faire du tort de cette façon, je ne vois pas ce qui empêcherait un inconnu de le faire. »


« Ils ont l’impression que c’est facile et normal »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Le Dr Benoît Dassylva, psychiatre spécialisé dans le traitement des délinquants sexuels à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal


Les voyeurs poursuivis au Québec étaient âgés de 12 à 70 ans. Qui sont-ils ? Le psychiatre Benoît Dassylva, qui traite les délinquants sexuels à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, répond à nos questions.

Le voyeurisme est-il répandu ?

Très. Lors d’un sondage de l’Institut, 50 % des hommes ont dit s’y être déjà adonnés au moins une fois [sans qu’il s’agisse d’un jeu de rôles consensuel], même si c’est illégal. Mais c’est un continuum. Pour la plupart, ce n’est pas compulsif ni leur seul mode d’excitation.

Qu’est-ce qui fait basculer dans cette catégorie ?

Le voyeurisme étant fréquent, on trouve une foule de sites axés sur sa pratique avec tel ou tel groupe d’âge, ou dans tel ou tel contexte. Les gens s’y échangent aussi des trucs. Ils peuvent finir par avoir l’impression que le voyeurisme est facile et normal.

Attention : l’internet ne va pas inventer des fantaisies chez quelqu’un qui n’a aucun problème, qui peut visionner ça par curiosité ou par ennui, et se lasser. Mais chez quelqu’un qui a des difficultés personnelles, si ça se répète, ça peut accentuer la déviance et le profil d’excitation.

Quels traits partagent les voyeurs endurcis ?

Ceux qu’on traite à notre clinique ont généralement été arrêtés par la police ou ont reçu un ultimatum de leur conjointe. Ils ont des points communs, mais ils ne sont donc pas forcément représentatifs des autres, qu’on ne connaît pas.

Parmi ceux qu’on voit, les gens qui regardent par la fenêtre ou qui vont dans des vestiaires sont souvent inhibés socialement. Ils ont du mal à nouer des relations intimes, et ça peut mener à des frustrations.

Les gens qui installent des caméras peuvent avoir un profil plus délinquant, être plus centrés sur leurs besoins, pas tellement sur l’impact que ça aura sur les autres.

Peut-on les traiter ?

Oui, mais pas facilement. Parmi les délinquants sexuels qu’on traite, ceux qui récidivent le plus souvent sont les voyeurs et les exhibitionnistes. Ils sont portés à retourner à leur comportement à la moindre émotion négative.

Ceux qui commettent des agressions sexuelles vont avoir un plus grand frein, même quand ça va mal dans leur vie, parce que les conséquences d’une récidive seraient beaucoup plus graves.

Est-ce que la pandémie a eu un impact ?

Avec le couvre-feu, mes patients qui regardaient par les fenêtres la nuit ont cessé leur comportement pendant plusieurs mois, et ça a été salutaire. On peut penser que les gens qui installent des caméras ont vécu un peu la même chose, ayant perdu accès à certains lieux publics pour un temps. Mais la pandémie est une source de stress et le stress peut jouer dans l’autre sens. Les gens sont plus isolés, passent plus de temps sur l’internet et ça peut faire augmenter leurs idées et leurs envies.

Les propos du DDassylva ont été résumés et adaptés par souci de synthèse

Le voyeurisme en chiffres

4 % : Proportion des hommes québécois qui expérimentent « souvent » le voyeurisme *
32 % : Proportion des hommes québécois qui ont expérimenté quelques fois le voyeurisme *
16 % : Proportion des hommes québécois qui souhaitent « absolument » expérimenter le voyeurisme *
Source : Journal of Sex Research, 2017
* D’après les réponses de 1000 personnes à un sondage effectué en 2014 par des chercheurs de l’Institut Philippe-Pinel et de l’Université du Québec à Trois-Rivières

> Consultez l’étude

Les voyeurs des toilettes

Qu’est-ce qui pousse un voyeur à filmer les gens aux toilettes ? Ou à chercher ces vidéos sur les sites web ? La plupart du temps, c’est l’interdit et la nudité qui les intéressent. Mais certains cherchent à voir une personne uriner. Ces derniers sont très peu nombreux, précise Christian Joyal, professeur de psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières et chercheur au Centre international de criminologie comparée. Les rares cas décrits par des chercheurs font remonter une telle obsession à l’adolescence, dit-il. « Par exemple, si un jeune, qui a la testostérone dans le plafond, se trouve dans un chalet avec sa cousine, qui n’a pas fermé la porte de la toilette. Il peut y avoir une forte excitation et une érection, et boum, ça peut devenir un “fix”. »