Malgré sa défaite historique aux élections de lundi, le Parti québécois reste « totalement, pleinement vivant », a affirmé la députée Catherine Fournier aujourd'hui.

La formation indépendantiste a été réduite à neuf députés au terme du scrutin. Avec 17 % des suffrages, il a obtenu le plus faible appui populaire de son histoire.

La vague caquiste a emporté plusieurs députés sortants et ex-ministres tel que Nicolas Marceau (Rousseau), Diane Lamarre (Taillon), Maka Kotto (Bourget) et Mathieu Traversy (Terrebonne). Dans les villes, les châteaux forts de Rosemont, Hochelaga-Maisonneuve et Taschereau sont tombés aux mains de Québec solidaire.

Réélue dans Marie-Victorin, sur la Rive-Sud de Montréal, Mme Fournier a été l'une des seules à avoir accepté de nous accorder une entrevue ce mardi. Elle s'est montrée optimiste, tout en convenant qu'une sérieuse réflexion s'impose.

« On est totalement, pleinement vivants », a-t-elle résumé.

Elle fait valoir que la formation politique compte plusieurs dizaines de milliers de membres, et qu'elle a reçu davantage de dons que tous les autres partis. Cette force de frappe a été mobilisée tout au long de la campagne et elle reste bien présente pour la suite des choses.

« Quand il y a une vague, malheureusement, ce n'est pas le travail qui fait une différence », a-t-elle indiqué.

Si la Coalition avenir Québec a remporté une victoire sans appel lundi soir, estime Mme Fournier, c'est en raison du profond désir de changement des Québécois au terme de près de 15 années de règne libéral. Selon elle, plusieurs électeurs ont appuyé le parti de François Legault « par dépit », tant leur désir d'évincer les troupes de Philippe Couillard était fort.

« On est habitués à l'adversité au PQ. Ce n'est pas la première fois qu'on subit un revers. Maintenant, il faut évidemment faire les constats qui s'imposent. » - Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin

Pourquoi le PQ n'a-t-il pas été en mesure de canaliser ce désir de changement ? Il est trop tôt pour le savoir, a indiqué Mme Fournier.

 « On va avoir une réflexion, autant avec les militants qu'avec les députés et tout le monde qui s'implique au Parti québécois, a-t-elle dit. Il faut en profiter pour revenir encore plus fort. »

Elle reste convaincue que la plateforme électorale du PQ était crédible et qu'elle répondait aux aspirations des Québécois. 

Elle a également pris acte de l'essor de Québec solidaire, qui a fait élire un député de plus que le Parti québécois. Les deux partis indépendantistes ont cumulé 33 % des suffrages lundi soir, davantage que le Parti libéral.

Dans le dernier droit de la campagne, le chef péquiste Jean-François Lisée a mené une offensive de plusieurs jours contre le parti de gauche. 

Mme Fournier, elle, voit des « valeurs communes » entre les deux partis.

« Si on met ça ensemble, on voit que nos idées recueillent l'adhésion d'une grande partie des Québécois, malgré la vague qui a déferlé », a-t-elle dit.

Jean-François Lisée a démissionné au terme de la soirée de lundi. Il reviendra aux neuf députés de se choisir un chef par intérim. Dans l'intervalle, la présidente du PQ, Gabrielle Lemieux, assume les fonctions de chef dans l'administration du parti.