Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a avoué avoir des « sentiments partagés » en ce jour de scrutin qui pourrait le conduire pour la première fois à diriger le Québec.

Il a incité les électeurs à exercer leur droit de vote, parce que dans cette « lutte serrée », leur voix pourrait faire pencher la balance dans des circonscriptions.

M. Legault a voté lundi matin dans la circonscription qu'il représente depuis 2012, L'Assomption, au nord-est de la région métropolitaine de Montréal.

Vers 9 h 50, il est entré au bureau de scrutin, un centre communautaire dans un quartier de banlieue. Il est ressorti souriant de l'isoloir et a serré la main de tout le personnel électoral.

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Lors d'une courte mêlée de presse peu après, quand on lui a demandé en anglais comment il se sentait, il a répondu : « Sentiments partagés. Je suis un peu anxieux, j'ai fait ce que j'avais à faire. »

Cette journée est décisive pour lui. Après avoir lancé son propre parti il y a un peu plus de six ans, il serait désormais aux portes du pouvoir, si l'on en croit les sondages, qui le mettent à égalité avec le Parti libéral (PLQ), mais lui accorderaient une franche majorité chez les francophones.

François Legault a dit comprendre qu'« il y a beaucoup de cynisme, mais il faut y croire ». Il faut aller voter parce que les élus prennent des « décisions importantes qui touchent les citoyens », a-t-il poursuivi.

« C'est une lutte serrée entre la CAQ et le Parti libéral, donc ça se peut que dans votre comté, votre vote fasse la différence. »

Le chef caquiste doit se rendre à Québec plus tard en journée, puisque c'est là que la CAQ tient son grand rassemblement de la soirée électorale, au centre des congrès, tout près du Parlement.

La campagne a été plutôt difficile pour M. Legault à maints égards. Il partait favori, selon ce que suggéraient les sondages depuis plusieurs mois, mais son avance a fondu durant les trois premières semaines.

Le chef libéral Philippe Couillard n'a pas cessé de l'attaquer sur la crédibilité de ses engagements, ainsi que sa volonté de réduire le seuil annuel d'immigrants admis, conjuguée à l'imposition d'un test des valeurs qui, en cas d'échec, priverait le nouvel arrivant du droit de résider au Québec. Même le chef péquiste Jean-François Lisée l'a pris régulièrement comme cible.

François Legault a particulièrement mal paru quand il a maintes fois exposé sa méconnaissance du système et des procédures d'immigration en répondant aux questions des journalistes.

Après le troisième débat télévisé le 20 septembre, le chef de la CAQ est toutefois parvenu à freiner sa chute et consolider ses appuis si on en croit les enquêtes d'opinion.

Au cours des derniers jours, il s'est dit à la fois « fébrile » et « confiant » et tentait de finir la campagne sur une « note positive ».

Selon lui, l'enjeu principal de cette campagne, la « question de l'urne » aura été : « Si vous n'êtes pas content de ce qu'il reste dans vos poches, votez pour nous », a-t-il résumé samedi, pour mettre l'accent sur la réduction de 1,7 milliard du fardeau des contribuables qu'il propose.

Pourrait-il former un gouvernement majoritaire ou minoritaire ? Le chef caquiste a constamment demandé aux électeurs de lui accorder une majorité et il a écarté les autres scénarios.

Dimanche à moins de 24 heures du scrutin, il a affirmé n'avoir encore écrit aucun discours pour l'issue de la soirée électorale, en ajoutant que son équipe « lui a dit qu'il n'y en avait qu'un seul » à écrire.