Philippe Couillard refuse de dire si le député libéral et candidat dans la circonscription de Chomedey, Guy Ouellette, lui a avoué avoir transmis des informations sensibles sur leur parti à des adversaires lors d'un appel téléphonique qu'il a eu avec lui.

«Ce qui est important, c'est la conclusion de notre conversation. La conclusion de notre conversation, c'est que M. Ouellette est entièrement tourné vers le succès électoral à Laval et pour tout le Québec. Pour moi, c'est ce qui compte», a affirmé le chef libéral, jeudi, refusant obstinément de préciser sa réponse.

«Vous posez les questions, je choisis les réponses», a-t-il d'ailleurs répliqué à une journaliste qui lui reprochait un certain manque de transparence. 

Le cas de Guy Ouellette, qui a transmis par le passé des informations sensibles à la Coalition avenir Québec (CAQ), monopolise la caravane libérale en ces derniers jours de campagne électorale.

De passage en Beauce, en matinée, Philippe Couillard a affirmé avoir de la difficulté à joindre son candidat pour qu'il s'explique sur cette affaire. 

«Ce matin de bonne heure, on a commencé à lui laisser des messages. Hier soir également, a dit M. Couillard. Si je compose un numéro de téléphone et qu'il n'y a pas de réponse, je ne sais pas ce que je peux faire de plus. 

De retour à bord de l'autobus de campagne, l'équipe des communications du Parti libéral ont plus tard affirmé que «le premier ministre vient de lui parler [et] Guy Ouellette l'a assuré de son implication pleine et entière à la réélection du Parti libéral du Québec lundi».

Or, en après-midi, jeudi, le chef libéral a refusé de tenir une mêlée de presse avec les journalistes qui le suivent en campagne. Ces derniers lui ont posé des questions sur son appel téléphonique avec Guy Ouellette, mais M. Couillard a préféré monter à bord de son autobus sans répondre aux questions. 

La presse régionale qui s'était déplacée à East Angus a ensuite été invitée à se joindre à lui dans l'autobus pour poser des questions sans la présence des médias nationaux.  

«Je vous ai senti un peu impatient tantôt, je me suis dit que je viendrais vous voir» a finalement dit M. Couillard aux journalistes lors de son arrivée à Victoriaville, accordant du même coup une brève mêlée de presse.

Un message répété, répété... et répété 

Mercredi, les médias de Québecor ont révélé que l'aile parlementaire caquiste a reçu en novembre 2016 trois courriels provenant de deux adresses associées au député libéral et candidat dans Chomedey, Guy Ouellette. Ces courriels détenaient de l'information concernant un homme d'affaires controversé et un haut fonctionnaire et militant libéral.

Puis, jeudi, La Presse a également révélé que M. Ouellette a déjà eu des contacts directs avec des recherchistes de la CAQ, alors qu'il se défendait hier chez Québecor que les courriels ayant été envoyés provenaient possiblement de l'UPAC.

«M. Ouellette est notre candidat. Il fait campagne pour notre élection. (...) Il a fait avec moi et d'autres un discours devant près de 800 personnes à Laval pour le Parti libéral du Québec. Il travaille très activement à la réélection de notre gouvernement. Il est donc notre candidat», a répondu M. Couillard, jeudi matin, répétant ce même message de façon machinale en regardant les caméras dès qu'un journaliste lui posait une question à ce sujet. 

Si M. Ouellette est réélu et que les libéraux forment le prochain gouvernement, ce dernier fera partie du caucus de Philippe Couillard, a-t-il d'ailleurs assuré.