«Les immigrants qui entrent présentement, ils nous effacent, on veut rester Québécois, allez-vous vous battre pour nous?» a demandé une électrice mercredi soir au chef caquiste François Legault, qui a répondu «Bien oui!»

Il complétait sa journée de campagne à Rimouski dans un pub rempli de clients et de sympathisants quand il s'est fait interpeller par une quadragénaire.

Elle a dit souhaiter lui parler d'immigration et de laïcité, des thèmes controversés qui ont suivi le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) depuis le début de la campagne.

Si elle forme le prochain gouvernement, la CAQ souhaite en effet réduire de 50 000 à 40 000 le seuil annuel de nouveaux arrivants admis et leur imposer au bout de trois ans un test de français et un test des valeurs, et en cas d'échec, ils ne pourraient obtenir leur certificat de sélection et pourraient être expulsés par le fédéral.

Attablée avec d'autres personnes, la dame a dit vouloir «donner à M. Legault l'opinion qu'on a, nous les Québécois, mais que personne n'ose dire».

Elle a assuré que les Québécois n'avaient rien contre l'immigration, ce à quoi le chef de la CAQ a répondu qu'il allait exiger un test de français, comme cela se fait dans d'autres pays d'Europe.

La femme a poursuivi en disant qu'on devait «penser à nous en premier et ensuite faire entrer ceux qui peuvent aller travailler, qui sont adaptables, qui ne changeront pas nos coutumes, qui n'effaceront pas nos Noëls, qui n'enlèveront pas nos croix».

«Donc, apprendre notre langue et nos valeurs», a opiné M. Legault.

«Les Chinois, tous les autres, ils rentrent (au pays), ils s'incrustent (sic), ils s'adaptent à nous, j'ai rien contre l'immigration, mais (faites) rentrer les bons, parce que ceux qui rentrent présentement, ils nous effacent», a-t-elle plaidé à un chef caquiste qui semblait perplexe et qui a répondu qu'«il y en a beaucoup qui ne se trouvent pas d'emploi».

La dame lui a demandé: «On veut rester Québécois, allez-vous vous battre pour nous?»

Ce a quoi il a répondu: «Bien oui! Vous avez vu, ça a fait du bruit, là, c'est sûr, on a parlé beaucoup d'immigration, mais en même temps c'est une question de protéger ce qu'on est comme Québécois.»

M. Legault a dit qu'il fallait «exiger qu'ils connaissent nos valeurs et notre langue», ce à quoi elle a rétorqué «parfait» en lui souhaitant bonne chance, tandis que lui a conclu en disant qu'il comptait sur elle.

Le chef de la CAQ a fait campagne dans l'est du Québec mercredi, soit dans René-Lévesque et Rimouski, deux circonscriptions détenues par le Parti québécois qu'il espère remporter.