Voilà un an que le mouvement #moiaussi donne une voix aux femmes qui ont été victimes de violences sexuelles. Et le Parti québécois souhaite que le prochain gouvernement ne les oublie pas.

En point de presse cet après-midi à Montréal, la vice-cheffe du PQ, Véronique Hivon, a réitéré un engagement qu'elle avait pris l'hiver dernier, soit de «rebâtir la confiance entre les victimes et le système judiciaire». 

Ainsi, un gouvernement péquiste créerait au sein de la Cour du Québec une Chambre consacrée aux cas de violence sexuelle ou conjugale - à l'instar de la Chambre de la jeunesse, par exemple.

Selon Mme Hivon, cette Chambre emploierait des procureurs et des juges spécialisés dans ce genre de dossiers et mettrait en place des «règles de pratique différentes» par rapport aux tribunaux déjà en place.

Mme Hivon donne en exemple le processus de témoignages, qui pourrait être «mieux adapté à la réalité des victimes», en faisant notamment en sorte que la victime «n'ait pas chaque fois à faire la démonstration qu'elle a besoin de mesures d'accommodement», notamment un paravent.

La vice-cheffe péquiste compte également donner «une plus grande place à la justice réparatrice».

«Les victimes veulent être entendues, se rendre devant les tribunaux, mais parfois souvent elles ne cherchent pas seulement la condamnation : elles vont plutôt chercher une admission, de la part de l'accusé, de ses torts, du dommage irréversible qu'il a causé.»

Ainsi, dit-elle, la «jurisprudence va également se raffiner». 

Autres mesures

Le PQ souhaite en outre que soit aboli le délai de prescription de 30 ans prévu par le code civil et que soit révisée la Loi sur l'indemnisation des victimes. Le parti réclame également que le fonds d'aide aux victimes d'actes criminels soit utilisé de manière plus efficace : selon Véronique Hivon, il disposerait d'un surplus de 40 millions de dollars inutilisés.

Le parti souverainiste souhaite également qu'une portion des 200 millions qu'il compte verser aux organismes communautaires soit consacré au soutien de victimes de violence sexuelle ou conjugale. Et qu'une partie des 3000 nouveaux logements sociaux prévus par le PQ soit destinée aux femmes.

L'ampleur exacte de ces mesures n'ont pas été davantage précisées, mais celles-ci sont incluses dans les 6 millions annuels que prévoit le cadre financier du PQ pour «offrir un meilleur soutien aux victimes».

Véronique Hivon a par ailleurs souligné que sa formation politique avait «hésité à faire un point de presse pendant la campagne électorale» afin de ne pas en faire un enjeu «archi-partisan».

Finalement, «on s'est dit qu'on allait le faire, car la campagne est un moment fort dans la démocratie pour aborder des enjeux sensibles, mais importants, et leur donner une résonnance», a conclu Mme Hivon.