« Bien sûr, M. Legault est un expert en immigration », soutient le candidat caquiste et député sortant de Granby, François Bonnardel. Son chef n'est « pas du tout en déficit » de crédibilité dans ce dossier selon lui, malgré les réponses erronées qu'il a données samedi et dimanche au sujet du fonctionnement du système d'immigration.

« On est tous des humains. Méfiez-vous des chefs qui prétendent avoir réponse à toutes les questions », a-t-il lancé lors d'une conférence de presse en compagnie de la candidate dans Prévost et ex-libérale Marguerite Blais, à Saint-Sauveur, lundi. François Legault brillait par son absence. Il se prépare au débat des chefs en anglais qui a lieu en soirée.

Pour faire valoir les compétences de son chef, François Bonnardel a rappelé les résultats d'un jeu-questionnaire de La Presse publié en début de campagne. Il s'agissait d'un test de connaissances sur le Québec auquel les chefs de parti ont répondu.

« Mon chef a eu la meilleure note, 85 %. Jean-François Lisée a eu 50 % ; Philippe Couillard, 78 %. La question posée sur l'immigration, quel était le taux d'immigration au Québec, la seule personne à avoir eu la réponse, c'est François Legault. (...) Je suis fier de mon chef. »

Rappelons que la question était : « Quel est le pourcentage d'immigrants au Québec ? ». Le pourcentage est de 13,7 %, mais La Presse acceptait une réponse entre 10 % et 17 %. François Legault a répondu 15 % ; M. Couillard, 20 % ; M. Lisée et Mme Massé, 18 %.

François Bonnardel estime que le plan de la CAQ en matière d'immigration est « solide ». « On le mentionne depuis déjà presque deux ans. Pour nous, il y a un échec pour ce qui est de l'intégration des immigrants, un échec pour la francisation, un échec pour la régionalisation. » Il blâme les libéraux pour ces « échecs ».

En réponse à un journaliste anglophone, il a répondu que, « bien sûr, M. Legault est un expert en immigration ». Les erreurs de François Legault dans ce dossier n'auront « pas du tout » d'impact dans la campagne selon lui.

Son chef n'est pas « en déficit » de crédibilité, a-t-il également répondu. « Les gens veulent un premier ministre qui a une vision pour l'immigration, qui a une vision humaine pour l'immigration, qui veut bien intégrer les immigrants. (...) Cette campagne de peur sale qu'on a entendue dans les deux dernières années, les Québécois sont écoeurés. »

De son côté, Marguerite Blais reproche à Jean-François Lisée de « jouer au jeu de Parcheesi » au sujet des seuils d'immigration. « Une journée c'est 30 000, le lendemain ça peut être moins que 30 000, après ça, c'est 35 000, et là, il va peut-être évaluer encore un peu plus haut. Alors lui non plus, il ne se branche pas, il ne se branche pas par rapport à l'immigration. Il est vraiment dans le jeu de Parcheesi. » Elle faisait allusion à une sortie récente du chef péquiste.

La CAQ promet quant à elle d'abaisser de 52 000 à 40 000 le nombre d'immigrants accueillis chaque année, et ce, dès 2019. Ce serait de façon temporaire. Il pourrait rehausser les seuils au bout de deux ou trois ans, a déjà évoqué M. Legault.

Le chef libéral Philippe Couillard vise quant à lui entre 50 500 et 54 500 nouveaux arrivants par année.