François Legault promet de doter le Québec des « plus belles écoles du monde » et de construire des classes de maternelle 4 ans partout où c'est nécessaire, mais il s'engage à investir moins d'argent dans les infrastructures que ce qu'a annoncé le gouvernement Couillard.

De passage à Coteau-du-Lac dans Soulanges dimanche, le chef caquiste s'est engagé à « maintenir un niveau d'investissements suffisant pour assurer l'agrandissement, la rénovation ou la construction des écoles ». Il entend « réserver un minimum de 1,2 milliard par année pour chacune des cinq prochaines années » s'il est réélu. Il accuse les libéraux de « manquer d'ambition ».

Or, pour l'année en cours, Québec consacre un montant plus élevé, près de 1,6 milliard, aux infrastructures scolaires. On parle de 965 millions pour la rénovation d'écoles et de 608 millions pour des agrandissements et des constructions. L'écart entre la promesse caquiste et les investissements actuels atteint environ 400 millions par année.

Plus tôt dans la campagne, le chef libéral Philippe Couillard a promis d'ajouter 400 millions par année à cette enveloppe, ce qui ferait porter les investissements à environ deux milliards au total. La somme serait garantie année après année, sur un horizon de 10 ans, précisait-il. Sa promesse permettrait de « se débarrasser des écoles vétustes d'ici 2030 », disait-il. L'écart entre les engagements caquiste et libéral passe à environ 800 millions.

François Legault s'est défendu de couper dans les investissements lorsqu'on lui a présenté les chiffres pour l'année en cours. Selon lui, le gouvernement en a mis « plus que le client en demande, plus que ce qu'il est possible physiquement d'être fait. Les gens me disent que ce ne sera pas réalisé, ils ne sont pas prêts à faire ça », a-t-il plaidé. Il accuse les libéraux de « se réveiller en année électorale », alors qu'ils ont fait preuve de « négligence » dans les dernières années.

Selon les plus récentes données du ministère de l'Éducation, 55 % des écoles primaires et 47 % des écoles secondaires sont vétustes. Le déficit de maintien des actifs dans le réseau scolaire s'élève à 3,3 milliards de dollars.

L'état des écoles est « honteux » et la moitié d'entre elles « tombent en ruine », a accusé François Legault. Il « vise à résorber le déficit d'entretien actuel pour toutes les écoles du Québec le plus rapidement possible ».

Il veut « les plus belles écoles du monde » pour le Québec. « C'est le projet d'une génération », comme la Maison des aînés, a-t-il précisé. Malgré son engagement, il ne tient pas à ce qu'une école obtienne la meilleure note quant à son état physique (A) à la suite de rénovations. Il se contenterait de C (satisfaisant) comme c'est la règle à l'heure actuelle. Il n'était pas en mesure de préciser le nombre d'écoles qui devraient être construites.

« Chaque rénovation majeure, construction nouvelle ou projet d'agrandissement d'école » devrait prévoir l'ajout des classes de maternelle 4 ans nécessaires, a-t-il indiqué.

Sous un gouvernement caquiste, chaque nouvelle école ferait l'objet d'un concours d'architecture, car il placerait « la beauté et l'attractivité au coeur de (ses) priorités » en infrastructures scolaires. La mesure se chiffre à 15 millions par année.