Philippe Couillard affirme que le gouvernement canadien a un « droit de regard » sur le seuil d'immigrants économiques accueillis au Québec et émet des doutes sur la faisabilité de la promesse caquiste d'en accueillir moins chaque année.

« C'est marqué dans l'entente [Québec-Ottawa] que le gouvernement fédéral a un droit de regard et que les objectifs fondamentaux [sont] de maintenir le poids démographique du Québec », a affirmé le chef libéral, samedi.

« Qu'est-ce qui arriverait si le Québec décidait unilatéralement de baisser son nombre d'immigrants, alors que l'objectif de l'entente [est] de maintenir la démographie québécoise ? Le gouvernement fédéral n'a jamais eu de raisons de passer par dessus les choix du Québec, et ils ne l'ont jamais fait. (...) Peut-être que là, ça serait différent », a poursuivi M. Couillard.  

Plus tôt en journée, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, s'est dit catastrophé par l'affirmation du premier ministre sortant. 

« C'est la première fois que j'entends un premier ministre du Québec dire qu'il faudrait avoir l'accord du gouvernement fédéral pour réduire le nombre d'immigrants au Québec. C'est quand même incroyable d'entendre ça de la part de celui qui est supposé défendre la nation québécoise, défendre le français, défendre nos valeurs, défendre ce qu'on est », a-t-il dit.

Legault fait campagne en suivant le vent, dit Couillard

Or, pour Philippe Couillard, les propositions de François Legault en termes d'immigration se modulent au gré du vent et des sondages. Il se dit malgré tout « persuadé » samedi que les Québécois sont contre le test des valeurs.

« M. Legault fait des propositions, il attend, il observe les sondages et les journaux [pour voir] dans quelle direction le vent souffle. Puis il réajuste et modifie [son plan]. S'il continue [à parler d'immigration de la sorte], c'est qu'il considère que c'est bon pour lui et que ça va lui donner des votes. C'est la seule explication que je peux voir », a dit le chef libéral, samedi.

« Je suis persuadé que la majorité des Québécois ne partagent pas son avis quant à la façon de disposer aussi cavalièrement les gens qui sont chez nous et qui sont ici légalement. (...) Les Québécois doivent s'unir non pas autour de leur origine ethnique, de leur langue ou de leur religion (...), mais autour de leur unité civique et de l'appartenance à la nation québécoise », a martelé M. Couillard. 

Les propos de Barhone n'étaient pas acceptables 

Après avoir refusé de condamner les propos de son candidat dans Taillon, Mohammed Barhone, Philippe Couillard a légèrement durcit le ton, samedi, sans toutefois remettre en question qu'il soit candidat libéral. Ce dernier est plongé dans une controverse pour avoir parlé de nettoyage de l'immigration en faisant référence à la CAQ.

« M. Barhone a réagi rapidement, a reconnu que ses propos n'étaient pas acceptables. Je ne les trouvais pas acceptables moi-même et il s'est excusé publiquement », a dit M. Couillard.

« C'est ce qu'il fallait faire. Ce qui aurait été très difficile pour moi de tolérer, c'est qu'il laisse planer ses déclarations quelques jours », ce qu'il n'a pas fait, a fait valoir le chef libéral.