Après avoir coupé à 40 000 le nombre d'immigrants admis au Québec dès 2019, un gouvernement caquiste cherchera à réaugmenter les seuils au bout de « deux-trois ans », a déclaré François Legault, mercredi.

Le chef de la Coalition avenir Québec prône une baisse temporaire d'un peu plus de 20 % du nombre de nouveaux arrivants accueillis chaque année dans la province. Il a précisé la semaine dernière que cette réduction entrerait en vigueur dès la première année d'un gouvernement de la CAQ.

Or, M. Legault n'avait pas encore précisé combien de temps durerait cette baisse temporaire. Il en a donné un premier aperçu, mercredi, lors d'un passage dans sa propre circonscription, L'Assomption.

« J'ai l'ambition de penser qu'en deux-trois ans, on va être capables d'augmenter le nombre d'immigrants qui sont intégrés en emploi et qui apprennent le français, a-t-il indiqué. Si on donne plus de cours de français, si on donne un accompagnement individuel par Emploi Québec, on va pouvoir, en deux-trois ans, augmenter. »

Le chef caquiste martèle depuis le début de la campagne que le Québec a dépassé sa « capacité d'intégration ». C'est pourquoi il propose de réduire le nombre d'immigrants tout en gardant intacts les budgets alloués chaque année à la francisation et au soutien à l'emploi.

« Il y a un rattrapage à faire avec toutes les années libérales où on a excédé notre capacité », a affirmé M. Legault.

La Meute

François Legault s'est attiré plusieurs critiques après avoir affirmé que le système d'immigration actuel lui fait craindre que « nos petits enfants » ne parlent plus français.

Ses prises de positions lui ont toutefois valu des éloges de La Meute. Son porte-parole, Sylvain Brouillette, a confirmé en entrevue que la CAQ et le Parti québécois sont les deux formations politiques qui répondent le mieux aux revendications du groupe identitaire.

« On est un peu d'accord avec la théorie de la CAQ : au lieu d'accueillir plus d'immigrants et de les perdre à mesure qu'ils rentrent, on devrait peut-être mieux les intégrer, leur donner plus de services pour permettre une meilleure intégration, entre autres avec l'intégration en région », a indiqué M. Brouillette.

M. Legault a accueilli ces déclarations avec un certain malaise.

« On ne peut pas empêcher un coeur d'aimer, a dit M. Legault, mais j'aimerais mieux qu'ils ne m'aiment pas. »

Le chef caquiste a dit ne pas aimer le discours véhiculé par La Meute, car « c'est sur le bord du racisme ».

La Meute n'a pas comme objectif de devenir un parti politique. Le groupe a cependant publié un manifeste de 17 revendications, ce printemps, afin de faire valoir ses positions auprès des élus.