Vingt-trois. Il y a 23 engagements primordiaux que le Québec doit impérativement prendre en matière d'environnement, selon un collectif d'organismes environnementaux, dont Équiterre et la Fondation David Suzuki.

Dans une démarche se voulant non partisane, le collectif a demandé aux quatre partis politiques présents à l'Assemblée nationale d'indiquer lesquels ils s'engagent à prendre.

Québec solidaire et le Parti québécois arrivent largement en tête, avec respectivement 17 et 12 engagements complets contre aucun rejeté. En voici un échantillon.

Les partis s'engagent-ils à...

Interdire la construction ou l'agrandissement de toute infrastructure visant à augmenter l'exploration, la production, le transport, la distribution ou la consommation d'une énergie fossile comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel.

CAQ : non

PLQ : en partie

PQ : en partie*

QS : oui

* Le PQ a répondu prendre cet engagement, mais le collectif a estimé que les mesures proposées par la formation ne concernaient pas la distribution et la consommation.

Réviser la réglementation pour atteindre des normes de construction approchant de la consommation énergétique nette zéro et permettant l'installation facile de bornes de recharge pour véhicules électriques dans tous les nouveaux bâtiments dès 2025.

CAQ : en partie

PLQ : en partie

PQ : oui

QS : en partie

Adopter un plan pour réduire d'au moins 50% les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur des transports d'ici 2030, à partir du niveau actuel.

CAQ : en partie

PLQ : en partie

PQ : oui

QS : oui

Adopter un moratoire sur le dézonage des terres agricoles.

CAQ : non

PLQ : non

PQ : en partie

QS : oui

Adopter une loi visant à réduire de 50% l'utilisation des pesticides en milieu agricole et de 95% en milieu urbain d'ici 2025.

CAQ : non

PLQ : en partie

PQ : en partie

QS : en partie

Atteindre l'objectif de 10% d'aires marines et de 17% d'aires terrestres protégées d'ici 2020, conformément aux objectifs internationaux de la Convention sur la diversité biologique.

CAQ : en partie

PLQ : oui

PQ : oui

QS : oui

Consacrer 1% des budgets d'infrastructures au développement d'infrastructures naturelles (boisés, milieux humides, mesures de verdissement urbain, etc.) qui soutiennent l'adaptation aux changements climatiques, notamment la prévention des inondations et des îlots de chaleur.

CAQ : n'a pas répondu à la question

PLQ : en partie

PQ : en partie

QS : en partie

Adopter un plan de transition vers une économie sobre en carbone qui ciblera notamment la formation et le placement de la main-d'oeuvre des secteurs en mutation.

CAQ : oui

PLQ : oui

PQ : oui

QS : oui

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«Lorsqu'on se compare, on se console; on a au Québec un consensus sur plusieurs éléments, ce qui existe plus rarement ailleurs. On a un consensus sur la lutte contre les changements climatiques, sur l'électrification des transports, sur le transport en commun. Plus surprenant encore, on a un consensus sur l'augmentation du budget du ministère de l'Environnement.

«C'est assez intéressant. C'est un point positif. Le point négatif, c'est que sur certains enjeux, il y a un manque d'ambition de l'ensemble des partis, par exemple sur les pesticides et la promotion du bio. Là-dessus, les partis sont lents à se positionner, alors que la science est très claire sur ces enjeux.»

- Sidney Ribaux, cofondateur d'Équiterre, membre du collectif, interviewé par La Presse

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Les organisations membres du collectif qui a rédigé le questionnaire sont : Équiterre, la Fondation David Suzuki, Vivre en Ville, WWF-Canada, Greenpeace, Nature Québec, Trajectoire Québec, Vélo Québec, le Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement du Québec (RNCREQ), le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) et la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), section Québec.