La présente élection est la dernière qui se déroulera dans un mode de scrutin uninominal à un tour, a affirmé lundi le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, si son parti est élu.

Mis au défi par Jean-François Lisée, le chef caquiste a réitéré son engagement à réformer la Loi électorale pour instaurer un mode de scrutin proportionnel mixte.

« On ne fera pas comme Justin Trudeau », a résumé M. Legault lors d'un passage à Châteauguay, en Montérégie.

L'an dernier, le premier ministre fédéral a renié sa promesse électorale d'instaurer un mode de scrutin proportionnel. Il avait pourtant déclaré en campagne que ce serait la dernière élection fédérale disputée avec le mode de scrutin actuel.

M. Legault estime que la réforme aidera à réduire le « cynisme » de la population à l'égard de la politique, qu'elle donnera plus de poids à chaque vote et qu'elle permettra aux petits partis d'être mieux représentés à l'Assemblée nationale.

Le printemps dernier, il a participé à une conférence de presse aux côtés de M. Lisée et de la députée solidaire Manon Massé pour appuyer un mode de scrutin proportionnel mixte.

Ce modèle ferait en sorte qu'une partie des élus représenteraient une circonscription, et qu'une autre serait désignée à partir d'une liste électorale. Ces députés seraient répartis à l'Assemblée nationale afin de refléter la part de votes que chaque parti a reçue. Ils seraient choisis à partir d'une liste afin d'assurer la représentativité de chaque région.

Le Parti libéral est le seul à s'opposer à cette mesure. Il craint qu'elle entraîne des gouvernements instables, qu'elle mine l'imputabilité des élus et qu'elle affaiblisse la représentation des régions.

Ces objections ne pèseront pas lourd aux yeux de François Legault. Il s'est dit prêt à modifier la Loi électorale avec un vote à majorité simple de l'Assemblée nationale, contrairement à la pratique habituelle de procéder par consensus.

« Je ne pense pas que les libéraux doivent avoir un droit de veto sur le mode de scrutin au Québec, a-t-il dit. Il y a trois partis sur quatre qui sont d'accord. On pense que ça va aider à permettre à ce que plus de citoyens votent. »

Or, pour Philippe Couillard, « un vote sur un sujet aussi fondamental ne peut qu'être unanime, sinon il n'est pas légitime ».

« C'est une attaque encore une fois aux régions, a-t-il ajouté en conférence de presse à Québec. Ce que propose M. Legault et ceux qui ont signé ce malheureux document, c'est de faire en sorte qu'il y ait moins de députés élus par le monde dans les régions. Nous, dans les régions, on veut garder une voix forte, pas une voix de gens de liste ; une voix de gens élus par les citoyens sur le terrain, sur les territoires. »

- Avec Tommy Chouinard, La Presse