Promettant aux élèves, aux enseignantes et enseignants et au personnel scolaire qu'il ne les «laissera pas tomber», Québec solidaire s'est engagé ce matin à injecter près de 2 milliards en éducation s'il est porté au pouvoir, ce qui inclurait l'embauche de 4400 enseignants et professionnels.

«Toute une génération a été abandonnée par les décideurs politiques, a lancé Manon Massé, co-porte-parole du parti. Nos écoles tombent en ruine, les professeurs ont besoin d'être mieux entourés... L'obsession de l'austérité libérale et péquiste a fait beaucoup de mal au système d'éducation publique.»

La part du lion de cet investissement serait réservée aux infrastructures :  1,6 milliard en 4 ans serait consacré à la rénovation ou à la construction d'écoles. QS reverrait du même coup le processus d'attribution des contrats pour ces travaux, afin de trouver «des solutions novatrices et de créer de véritables milieux de vie», a expliqué Alexandre Leduc, candidat solidaire dans Hochelaga-Maisonneuve.

Ce n'est pas un hasard si l'annonce a été faite dans cette circonscription, plus précisément devant l'école Hochelaga, rue Adam, qui est fermée depuis 2012 en raison de son mauvais état et qui ne fait toujours l'objet d'aucun plan de rénovation. Dans le même secteur, l'école Baril a rouvert ses portes l'automne dernier après avoir été fermée six ans. L'école Saint-Nom-de-Jésus, également fermée en 2012 en raison de la présence de moisissures, est quant à elle en rénovation.

Selon le Plan québécois des infrastructures dévoilé en mars dernier, 55% des écoles primaires et 47% des écoles secondaires sont considérées en mauvais ou en très mauvais état.

4400 embauches

Afin de contrer la pénurie de professeurs, qui «décrochent» en raison de conditions de travail «exécrables, invivables», QS a également promis qu'il embaucherait 2100 enseignantes et enseignants de même que 2300 professionnels - orthophonistes, orthopédagogues et psychoéducateurs, notamment - dans un premier mandat sous un gouvernement solidaire. Ces mesures, estimées à 140 et 200 millions, respectivement, auraient pour effet d'«améliorer la qualité de l'éducation et diminuer la pression sur les professeurs dans le réseau», selon Raphaël Rebelo, candidat dans Maurice-Richard et porte-parole du parti en matière d'éducation primaire et secondaire.

Cette augmentation des effectifs serait combinée à une réduction du nombre d'élèves par classe et à l'augmentation des salaires des professeurs. Aucune cible n'a toutefois été avancée en ce sens.

Ce faisant, Québec solidaire souhaite voir émerger «la génération la plus éduquée de l'histoire» de la province, a dit Mme Massé.

Pour dénicher 2100 enseignantes et enseignants, alors que les commissions scolaires peinent présentement à dénicher personnel au point où des étudiants universitaires se retrouvent sur le marché du travail sans avoir fini leur parcours universitaire, QS compte notamment rapatrier celles et ceux qui ont «décroché» et abandonné le métier au cours des dernières années.

«Les enseignantes - car ce sont surtout des femmes - n'ont plus envie de travailler dans les conditions actuelles, a dit Manon Massé. Elles quittent la profession alors qu'elles ont investi quatre ans dans leurs études. 25% quittent après sept ans. On est prêts à renverser la tendance installée par les vieux partis.»

Mme Massé se dit néanmoins consciente que son parti ne pourra pas «tout régler en quatre ans» vu le déficit de maintien d'actif des commissions scolaires (la valeur des travaux à faire pour rénover les écoles vétustes) estimé à 3,3 milliards de dollars, selon le Plan québécois des infrastructures.