«On ne va quand même pas stériliser le débat politique», a déclaré le chef libéral Philippe Couillard mardi pour justifier les sorties récentes de ses candidats contre la Coalition avenir Québec.

La dernière en date est celle faite par Pierre Arcand, Marc Tanguay et Isabelle Melançon, lundi, pour qualifier de «désastreux» le premier quart de la campagne de François Legault. 

De passage à Gaspé mardi, Philippe Couillard s'est montré irrité par les questions d'un journaliste sur le sujet. «On va régler cette question une fois pour toutes: C'est normal dans une campagne électorale de faire ça!», a lancé le premier ministre, qui avait promis une «campagne positive» le jour du déclenchement des élections.

«On a une campagne qui comprend largement des éléments positifs, mais ne vous méprenez pas : on va faire, comme nos adversaires le font à notre endroit en passant, souligner les incohérences, les contradictions» de la CAQ. C'est, selon lui, le devoir de son équipe de «démontrer ça à la population». «On ne va quand même pas stériliser le débat politique», a-t-il ajouté.

Il a rappelé que la caquiste Geneviève Guilbault avait elle aussi convoqué la presse pour mener une attaque contre le Parti libéral.

M. Couillard n'a pas voulu dire s'il avait lui-même demandé à ses candidats de tenir des conférences de presse pour critiquer la CAQ.

«Moi, je veux surtout parler de nos engagements, a-t-il dit. C'est normal que mon équipe participe au débat politique».

Couillard manque de «courage», selon Legault

La semaine dernière, François Legault a dénoncé une première fois les «jobs sales» des libéraux à son endroit. De passage à Thetford Mines, il a directement mis en cause le premier ministre sortant.

«M. Couillard a décidé de mener une campagne négative, mais il n'est pas assez courageux pour la faire lui-même, a-t-il dénoncé. Il envoie d'autres faire le travail à sa place.»

Il s'est notamment dit «surpris» de voir Pierre Arcand jouer le rôle du «goon».

«Je ne pense pas que c'est ce que la population souhaite, a dit M. Legault. On va continuer à faire une campagne positive. Je pense que les Québécois souhaitent une campagne positive. Je ne trouve pas ça très courageux de la part de M. Couillard d'envoyer continuellement d'autres personnes faire une campagne négative à sa place.»

La candidate caquiste dans Prévost, Marguerite Blais, s'est elle aussi insurgée contre le ton du Parti libéral, dont elle a déjà porté les couleurs.

«Quand on commence à faire du salissage, je pense que c'est comme un boomerang, a-t-elle prévenu. Ça peut se retourner contre les autres.»

Appelé à réagir aux commentaires du chef caquiste, Philippe Couillard a déclaré que François Legault «joue à la victime» lorsque «ça devient un petit peu difficile pour lui».

Il est tout à fait acceptable de débattre «de façon polie et respectueuse, sans parler des personnes». Pas question de faire des «attaques personnelles», a-t-il insisté lors d'un arrêt à Matane.

Or, plus tôt dans la campagne, la candidate libérale Marwah Rizqy a affirmé que le chef caquiste François Legault avait été «sexiste» en dévoilant les textos de Gertrude Bourdon avec son parti avant de devenir candidate libérale.

«Je pense que les femmes peuvent s'exprimer», s'est contenté de répondre M. Couillard quand on lui a rappelé cet épisode.

- Avec la collaboration de Martin Croteau