Christian Dubé fera un retour en politique avec la Coalition avenir Québec. Il annoncera lundi qu'il sera candidat dans La Prairie, prenant le siège laissé vacant par Stéphane Le Bouyonnec.

Officiellement, la CAQ n'a ni confirmé ni infirmé dimanche que l'ancien député reprendrait du service, tel que l'a d'abord rapporté l'animateur Éric Duhaime. Mais selon une source, la candidature sera confirmée lundi.

Gestionnaire avec une longue feuille de route dans le monde des affaires, Christian Dubé a été élu une première fois sous la bannière de la CAQ aux élections de 2012 dans Lévis. Il a été réélu en 2014, mais il a démissionné quelques mois plus tard pour rejoindre la Caisse de dépôt et placement à titre de premier vice-président.

Il tentera de se faire élire dans La Prairie, sur la Rive-Sud de Montréal. Son retour en politique permet à François Legault de combler le départ inattendu de Stéphane Le Bouyonnec, qui était président de la CAQ et candidat jusqu'à la semaine dernière.

M. Dubé sera à coup sûr membre du conseil des ministres, indiquent des sources à la CAQ. Il avait été critique économique du parti de 2012 à 2014.

LES CHEFS RÉAGISSENT

Les chefs libéral et péquiste Philippe Couillard et Jean-François Lisée ont réagi à la candidature de Christian Dubé, en fin d'après-midi, dimanche.

Philippe Couillard: « M. Dubé, c'est une bonne personne, je ne suis pas ici pour parler en mal de lui. Mais je vois clairement des zones de friction potentielles entre lui et son groupe politique. (...) On sait que la CAQ pendant le mandat s'est régulièrement porté à l'attaque de l'indépendance de la Caisse. Ce sera intéressant de l'entendre sur cette question. [Et] la CAQ est contre [la cimenterie McInnis en Gaspésie], alors que la Caisse de dépôt est un acteur majeur dans la mise sur pied de ce projet. [La CAQ], c'est une équipe d'une faiblesse économique remarquable, peut-être que M. Dubé pourra les aider un peu. Mais ne pas reconnaître que le problème économique principal du Québec actuellement, c'est la pénurie de main-d'oeuvre, faut le faire. Peut-être qu'il ne veut pas parler de la nécessité de faire venir des travailleurs d'ailleurs, c'est peut-être ça la raison. »

Jean-François Lisée: « Je souhaite la bienvenue à tout le monde qui vient en politique ou qui revient. Je lisais un tweet de l'ancien candidat péquiste de Lévis qui tient à avis les gens de La Prairie que si M. Dubé n'est pas ministre, [ils se retrouveront] avec une partielle qui va coûter un demi-million aux Québécois. C'est ce qu'il a fait la dernière fois, car la politique ne l'intéressait pas assez pour être patient dans l'opposition. (...) [Christian Dubé] était vice-président au moment où la Caisse de dépôt a décidé de ne pas demander de contenu local [pour] le train électrique du REM. C'est un scandale historique que [ce train] a été construit en Inde. (...) Quel a été son rôle ? [Il doit] nous le dire. Il a une responsabilité dans une des plus grandes erreurs économiques du Québec ». 

- Avec la collaboration de Denis Lessard, Tommy Chouinard et Hugo Pilon-Larose, La Presse