Le prêt de 55 000 $ qu'Éric Caire et son ex-conjointe ont reçu d'un maire de sa circonscription aurait été inacceptable si la Coalition avenir Québec s'était trouvée au gouvernement, a dit François Legault, jeudi.

Le cas du député sortant de La Peltrie a continué de hanter le chef de la CAQ jeudi. La veille, M. Caire avait reconnu avoir, avec son ex-conjointe, contracté un prêt personnel de 55 000 $ auprès du maire de l'Ancienne-Lorette, Émile Loranger.

De passage à Rivière-du-Loup, le chef caquiste a affirmé que ni M. Caire, ni M. Loranger n'ont retiré un avantage de cet arrangement. D'ailleurs, il aurait été impossible pour M. Caire d'en procurer un au maire puisqu'il siège dans l'opposition.

« Il y a une différence entre être dans l'opposition et être au gouvernement », a résumé M. Legault.

« Un prêt personnel, quand on est dans l'opposition... Et surtout, c'est une question d'amitié : la conjointe de M. Caire travaillait avec le maire. Donc il y avait une proximité. Eux, ont vu ça comme un prêt d'un ami à un ami. Mais effectivement, il y avait une apparence (de conflit d'intérêts) et ce n'est sûrement pas le genre de chose qu'on veut voir quand on est au gouvernement », a indiqué le chef caquiste.

Du reste, le prêt n'a « pas du tout » constitué un avantage financier pour Éric Caire, a indiqué M. Legault.

« Il a eu un prêt et il a remboursé le prêt, a dit M. Legault. Donc il n'a pas eu en bout de ligne d'avantage financier. C'était le prêt d'un ami à un ami. Ce n'était pas de l'argent public. »

Le chef caquiste a été informé en mois d'avril de la situation de son député. En conférence de presse, il a dit ignorer comment M. Caire a remboursé sa dette en seulement deux mois. Il ne savait rien non plus du taux d'intérêt exigé par le maire Loranger.

« Je ne suis pas les prêts et les hypothèques de chacun de mes députés », a-t-il résumé.

L'équipe de M. Legault a par la suite informé les journalistes que M. Caire avait contracté un prêt à la Caisse populaire Desjardins afin rembourser sa moitié de la créance auprès de M. Loranger. Elle a également distribué une « Quittance générale et finale » qui révèle que l'ancien couple a remboursé 57 120 $ au maire, soit 2120 $ en intérêts.

M. Caire avait signalé sa situation à la Commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale, Ariane Mignolet. En avril, elle lui a donné deux mois pour s'acquitter de sa créance au motif qu'il se trouvait dans « une situation de confit d'intérêts potentiel ». M. Caire a respecté cette demande et obtenu confirmation que sa situation est maintenant « régularisée ».

Legault se défend comme les amis d'Accurso, dit Lisée 

Le chef péquiste Jean-François Lisée rejette catégoriquement les explications de son adversaire caquiste, qui se comporte désormais comme « tous les amis de Tony Accurso », a-t-il dit jeudi à Montréal.

« M. Legault est en train de changer la définition de l'éthique. Il dit que c'est vrai que son candidat vedette à Québec s'est mis dans une situation de conflit d'intérêts, mais que ce n'est pas grave parce qu'il n'y a pas eu de retour d'ascenseur. C'est la défense de tous les amis de Tony Accurso », a affirmé le chef péquiste. 

« Ce n'est pas acceptable. François Legault n'a rien appris de nos débats éthiques des 15 dernières années », a-t-il ajouté d'un ton indigné.

- Avec Hugo Pilon-Larose, La Presse