Véronique Hivon n'a pas été la première dirigeante péquiste à discuter de convergence avec les solidaires. Pauline Marois l'avait fait en 2013, alors qu'elle était première ministre, révèle Jean-Yves Duthel, dans son livre Québec solidaire À vendre-vendu, publié aux Éditions Michel Brûlé.

« C'était en janvier, précise-t-il en entrevue. Il y avait plusieurs personnes autour de la table, dont Amir Khadir et Françoise David. Jean-François Lisée avait organisé la rencontre. Et ça n'a mené à rien. »

Jean-Yves Duthel est un collaborateur depuis presque 40 ans de l'ex-premier ministre Bernard Landry. C'est aussi un proche de Claude Blanchet, conjoint de Pauline Marois, pour qui il a travaillé comme vice-président au Fonds de solidarité et à la SGF.

Le militant souverainiste s'élève contre cette idée de convergence avec Québec solidaire (QS) depuis des années.

Plutôt que de faire des pactes de non-agression entre le PQ et QS dans certaines circonscriptions, Jean-Yves Duthel souhaite plutôt lerapprochement de tous les souverainistes dans un seul véhicule.

Partisan d'Alexandre Cloutier lors de la dernière course au leadership, il a quitté le PQ depuis l'élection de M. Lisée, notamment sur cet enjeu.

L'an dernier, les délégués de Québec solidaire ont rejeté l'idée de faire des alliances stratégiques avec le Parti québécois lors des élections.

REFONDER LE PARTI

« J'espère qu'après la défaite, quand Jean-François Lisée sera parti, le PQ attendra deux ans avant de lancer une course au leadership, souhaite-t-il. Pendant ce temps, les cinq à sept députés péquistes qui auront été élus feront leur travail à l'Assemblée nationale. Mais l'essentiel de la job se fera sur le terrain. Il faudra refonder le parti à partir de tous les mouvements souverainistes qui existent. »

Selon lui, cette refondation passe par deux choses : la défense de la langue française et la promotion d'un État interventionniste.

RÉFÉRENDUM SUR LA CONSTITUTION

Ensuite, « pour trancher le noeud gordien », Jean-Yves Duthel propose la tenue d'un référendum, mais pas sur la souveraineté. Dans un premier temps, il souhaite sonder les convictions des Québécois à l'égard du régime politique canadien.

« Acceptez-vous, oui ou non, la Constitution canadienne ? suggère-t-il de demander aux électeurs. On ne peut pas aller plus loin avant que le peuple se prononce là-dessus. Je sais que cette question fait peur autant aux souverainistes qu'aux fédéralistes, mais il faut avoir le courage de la poser. »

Durant cette campagne, ajoute-t-il, il faudra expliquer aux Québécois comment cette Constitution « imposée par le fédéral », brime leur vie quotidienne.

« Ce sera très intéressant de voir où les libéraux et les caquistes- - eux partis qui n'acceptent pas cette Constitution - vont se situer », lance-t-il.