Le pape François tient des propos «moyenâgeux» lorsqu'il suggère aux parents d'enfants gais de consulter des psychiatres, dénonce Jean-François Lisée.

Alors qu'il revenait à Rome hier après un voyage en Irlande, le chef de l'Église catholique a dit aux journalistes à bord de son avion que «[lorsque l'homosexualité] se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C'est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans».

«Je ne serais pas surpris qu'au sein du clergé québécois [et auprès de fidèles] plus ouvert d'esprit que le pape, qu'il y ait un grand malaise», a dit le chef péquiste, appelé à commenter ces déclarations lors d'un point de presse à Terrebonne.

Le Vatican tente de corriger le tir 

Le Vatican a retiré lundi la référence à la «psychiatrie» dans la déclaration faite la veille par le pape François, interrogé sur l'homosexualité, soulignant que le souverain pontife ne voulait pas évoquer cette question comme «une maladie psychiatrique».

Le mot «psychiatrie» a été retiré du verbatim publié lundi par le service de presse du Vatican, «pour ne pas altérer la pensée du pape», a expliqué à l'AFP une porte-parole du Vatican.

«Quand le pape se réfère à la 'psychiatrie', il est clair qu'il le fait comme un exemple qui rentre dans les différentes choses qui peuvent être faites», a-t-on expliqué de même source.

«Mais avec ce mot, il n'avait pas l'intention de dire qu'il s'agissait d'une maladie psychiatrique, mais que peut-être il fallait voir comment sont les choses au niveau psychologique», a ajouté cette porte-parole.

Agressions sexuelles dénoncées 

Sur un autre sujet, l'Église catholique est aussi dans la tourmente ces jours-ci avec des accusations mettant en cause des actes pédophiles commis en toute impunité par des membres de son clergé pendant des décennies, de l'Irlande aux États-Unis en passant par le Chili. Des victimes appellent à l'action pour que les responsables soient sanctionnés.

«L'Église catholique est présente au Québec et elle a été complice dans plusieurs cas d'agressions sexuelles sur des enfants québécois. (...) Il n'y aucune excuse et aucune explication acceptable. Ce sont des comportements condamnables, qui doivent être condamnés et qui doivent être punis», a dit M. Lisée lundi.

- Avec l'Agence France-Presse