François Legault reconnaît qu'il a eu «un peu peur» pour un temps. Mais à la veille du scrutin, au moment où sa Coalition avenir Québec voit ses appuis grimper, il s'est dit confiant que son «anticampagne» puisse porter ses fruits.

La veille du vote, le chef caquiste a invité les Québécois à «prendre quelques minutes» pour regarder les propositions de chaque parti. La CAQ est toujours troisième dans les sondages, mais il garde espoir de créer la surprise.

«Je pense qu'il y a encore des gens qui décident à la dernière minute pour qui voter, a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Montréal. On le voyait dans le dernier sondage, il y a beaucoup d'indécis en ce moment.»

Les premières semaines de l'élection ont été marquées par la «campagne de peur» de Philippe Couillard, dit M. Legault. En brandissant le spectre d'un référendum, le chef libéral a provoqué un mouvement d'opinion que le chef caquiste n'a jamais su contrer, de son propre aveu.

«Je ne pense pas qu'il y avait rien à faire contre cette campagne de peur de Philippe Couillard, a-t-il dit. C'était juste de persister, d'insister, de répéter, c'est ça que j'ai fait et on a été capable, depuis une semaine et demie, de contrer cette campagne de peur.

M. Legault fait campagne dans le «450» aujourd'hui. Il cible quatre circonscriptions détenues par le Parti québécois, notamment celles des ministres Bertrand St-Arnaud (Chambly) et Nicolas Marceau (Rousseau).

À ceux qui demandent pourquoi il n'a pas visité toutes les régions du Québec comme l'a fait le chef libéral Philippe Couillard, il rétorque qu'il s'est concentré sur les circonscriptions où son passage est susceptible de faire pencher la balance en faveur de la CAQ.

«Je me souviens que c'est une des premières choses qu'on m'a expliquées en politique, même dans son comté. Ceux qui sont pour, on ne s'en occupe pas, ceux qui sont contre, on ne s'en occupe pas. On travaille sur les indécis. C'est ce qu'on essaie de faire : aller les convaincre là où ça fait la différence.»

Samedi soir, alors qu'un millier de militants caquistes étaient rassemblés dans un hôtel de Boucherville, le député sortant de St-Jérôme, Jacques Duchesneau, a prédit la défaite du candidat vedette péquiste Pierre Karl Péladeau dans cette circonscription des Laurentides.

Il a toutefois reconnu qu'il fallait être «réaliste» sur les chances de victoire de la CAQ. Il craignait que le parti manque de temps pour compléter sa remontée.

François Legault s'est montré plus optimiste que son ancien candidat vedette.

«Il aurait dû sortir de St-Jérôme parce que c'est comme ça dans tous les comtés du Québec», a-t-il dit.

«Je pense qu'on va être corrects pour gagner demain», a-t-il ajouté.