Les électeurs québécois risquent de délaisser les urnes le 7 avril prochain à cause des nombreuses allégations de corruption et de financement controversé à l'endroit des principaux partis politiques, craint Québec Solidaire.

La formation a réagi mardi aux révélations de l'émission Enquête de Radio-Canada selon lesquelles le mari de Pauline Marois aurait sollicité deux dirigeants de firmes de génie-conseil, qui auraient utilisé des prête-noms, pour financer les campagnes politiques de sa femme. La chef du Parti québécois a formellement nié.

« On s'aperçoit que c'est très prêt du sommet, a déclaré le député Amir Khadir. C'est difficile d'accepter la parole de Mme Marois. C'est difficile de la croire. »

«On n'est pas surpris. Ça fait longtemps qu'on fait état du financement des partis politiques, a ajouté Françoise David. Mais que ce soit aussi près de la première ministre...»

La porte-parole s'inquiète que les nombreuses éclaboussures qui alimentent l'actuelle campagne poussent la population à «mettre le bouton à off».

« Quand on parle aux gens, on sent que certains sont las. L'heure est grave. Il ne faut pas céder au cynisme. Il faut aller voter », a lancé la députée, appelant les électeurs à faire un «grand ménage du printemps».

«Ce n'est pas parce que le Parti québécois n'est pas bon qu'il faut obligatoirement voter pour les libéraux, martèle Amir Khadir. Ce sont des partis usés par le pouvoir. Le meilleur encadrement ne pourra pas faire changer les choses si les mêmes personnes sont au pouvoir. »

Si plusieurs observateurs estiment que les scandales qui salissent candidats et partis politiques profitent à Québec Solidaire, la formation assure ne pas s'en réjouir. « En tant que citoyens, on n'est pas heureux de voir ça», dit Mme David. «En même temps, dit M Khadir, il faut que la vérité se sache. »

Les candidats espèrent former une «forte opposition» avec «dix, quinze, même trente députés».