Pauline Marois n'a «jamais entendu parler» des ventes aux enchères qu'auraient organisées des firmes de génie-conseil au profit du Parti québécois dans les années 90.

Comme l'a révélé La Presse samedi, des firmes de génie-conseil se seraient réparti les territoires pour l'obtention des contrats publics lors d'une «vente aux enchères» annuelle dont les bénéfices atterrissaient dans les coffres péquistes, selon des extraits d'un rapport d'enquête de l'Unité anticollusion du ministère des Transports - aujourd'hui intégrée à l'UPAC. Ce système aurait sévi sous les gouvernements du PQ dans les années 90. Le rapport est entre les mains de la commission Charbonneau.

«Je n'ai aucune idée de ce dont il s'agit. Je n'ai jamais entendu parler de ça», a réagi la chef péquiste Pauline Marois lors d'une conférence de presse, samedi. Elle a refusé de répondre à d'autres questions sur le sujet parce qu'elles sont à ses yeux «hypothétiques».

Mercredi, Mme Marois faisait valoir que la «feuille de route » de son parti en matière de financement est «impeccable». «Jamais je n'accepterai que l'on prétende qu'il y a eu un système au Parti québécois, ce n'est pas le cas», disait-elle.

Selon le rapport d'enquête obtenu par La Presse, les firmes participantes auraient payé de 40 000 à 50 000 $ pour mettre la main sur les «territoires les plus actifs en ce qui concerne les chantiers» du ministère des Transports ou des municipalités. À elle seule, la Ville de Laval se serait partagée en six territoires.

«Les montants d'argent amassés au cours de cet événement auraient été remis au parti au pouvoir de l'époque, en l'occurrence le Parti québécois», peut-on lire dans le rapport.

- Avec Kathleen Lévesque