Philippe Couillard a dû tempérer les propos de la députée sortante de Hull, qui a laissé entendre vendredi qu'une policière aurait le droit de porter un hijab si le Parti libéral du Québec (PLQ) devait former le prochain gouvernement.

Au cours d'une entrevue accordée à une station du réseau Cogeco en Outaouais, Maryse Gaudreault a dit qu'un gouvernement libéral n'aurait pas l'intention de «bannir les signes religieux dans l'administration publique ni dans les postes d'autorité».

Questionnée quant à savoir si une policière pourrait porter un hijab si elle le demandait, Mme Gaudreault a affirmé qu'elle «pourra porter un hijab».

À Berthierville, M. Couillard n'a pas contredit sa candidate lorsqu'il a été mis au courant de ses propos.

«Nous sommes en train de monter une situation en épingle encore une fois, a affirmé M. Couillard. Il n'y a pas une seule policière au Québec qui porte (le hijab). Il n'y a pas un cas actuellement.»

Selon le chef du PLQ, une telle demande d'accommodement raisonnable devra être traitée au cas par cas - si elle devait finir par se présenter - plutôt qu'avec le projet de charte des valeurs du Parti québécois.

«Ce qu'il faut faire, c'est prévoir le moment où quelqu'un demanderait hypothétiquement, peut-être que ça ne se produira jamais, ce changement à l'uniforme, qui est régi par loi et règlement», a dit M. Couillard.

Ainsi, selon le chef libéral, une policière qui voudrait porter le hijab devrait soumettre une demande à son directeur.

«C'est pour cela qu'il faut légiférer pour encadrer les demandes d'accommodements, a affirmé M. Couillard. L'issue n'est pas certaine. Ce n'est pas parce que quelqu'un le demanderait (un accommodement) que ça serait accordé.»

D'après M. Couillard, la députée sortante de Hull est simplement «allée au bout (d'une) démarche (...) hypothétique». «Nous sommes très loin de la conclusion», a ajouté M. Couillard.

Jeudi soir, lors du deuxième débat télévisé des chefs, M. Couillard avait, à plusieurs reprises, esquivé les questions posées par le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, sur le sujet.