Si elle est reportée au pouvoir, Pauline Marois veut obliger les étudiants des cégeps anglophones à réussir une épreuve uniforme de français pour obtenir leur diplôme. Elle veut que ces étudiants «possèdent une connaissance adéquate du français» au terme de leur parcours.

Pauline Marois renonce à étendre l'application de la loi 101 aux cégeps. Elle ne veut donc plus interdire aux allophones et aux francophones le droit de fréquenter le cégep en anglais. Mais elle promet de déposer «une nouvelle charte de la langue française» qui contiendrait des mesures touchant ces institutions.

«Nous croyons que ça devrait être une obligation (pour les étudiants des cégeps anglophones) que de posséder la connaissance du français», a indiqué Pauline Marois en conférence de presse. «C'est normal que lorsqu'on sort d'une institution publique, supportée par des fonds publics, on puisse posséder une connaissance adéquate du français». Elle n'a pas précisé ce qu'elle entendait par «connaissance adéquate».

«Des professeurs de français dans des cégeps anglophones nous ont dit qu'il faut que la maîtrise du français soit nettement améliorée à la fin du parcours dans les cégeps anglophones», a renchéri la ministre Diane de Courcy.

Après la conférence de presse, le Parti québécois (PQ) a indiqué aux journalistes qu'il s'engageait à créer un cours de français obligatoire dans les cégeps anglophones. Or il y en a déjà à l'heure actuelle. Deux, en fait. Le PQ a ensuite précisé que sa promesse vise plutôt à instaurer une épreuve uniforme à la fin du cégep. Un étudiant obtiendrait son diplôme seulement s'il réussit cette épreuve.

Pauline Marois veut également donner «la possibilité» aux étudiants francophones de «devenir bilingues lorsqu'ils sont au cégep». Ainsi, dans un prochain mandat, un gouvernement péquiste obligerait les cégeps francophones à offrir des cours d'anglais. Ce serait un moyen de dissuader les étudiants francophones de fréquenter les institutions anglophones, selon Diane de Courcy. Ces cours seraient optionnels.

Par ailleurs, la «nouvelle charte de la langue française» reprendrait les éléments du projet de loi 14 qui a été bloqué par l'opposition. Le PQ veut entre autres assujettir les PME à la loi 101. Et avant d'exiger le bilinguisme pour un emploi, une entreprise devrait prouver que la maîtrise de l'anglais est nécessaire pour le poste concerné.

Diane de Courcy a affirmé que l'enjeu des écoles passerelles et celui de l'accès des enfants de militaires à l'école anglaise ne feraient pas partie de la «nouvelle charte». Ces dossiers seraient traités plus tard.

Pauline Marois a accusé le chef libéral Philippe Couillard de ne présenter aucun engagement pour la défense du français. «Notre langue, notre héritage collectif, notre identité méritent mieux que le refus d'agir et le blocage des libéraux, a-t-elle lancé. Voulons-nous revenir en arrière, assister passivement au recul de notre langue?»