Québec devra modifier la Loi sur la consultation populaire avant qu'un référendum puisse être déclenché, affirme le Directeur général des élections, Jacques Drouin.

Responsable d'arbitrer la joute électorale, Jacques Drouin s'est retrouvé vendredi propulsé au centre de l'arène après la publication d'un article dans Le Soleil. Un porte-parole du DGE y affirmait que des préparatifs référendaires seraient déclenchés advenant l'élection d'un gouvernement majoritaire du Parti québécois.

«Ce n'est pas dans nos cartons», a tenu à assurer Jacques Drouin dans une série d'entrevues. Il a même présenté ses excuses pour la confusion soulevée par les propos de son porte-parole.

«Pour qu'il y ait un référendum, il faudra que la Loi sur la consultation populaire soit modifiée. Elle ne peut pas s'appliquer telle qu'elle l'est actuellement», a justifié le DGE pour expliquer l'absence de préparatifs référendaires. La Loi, qui n'a pas été modifiée depuis le référendum de 1995, fait largement référence à la Loi électorale, qui, elle, a été modifiée à plus d'une demi-douzaine de reprises depuis.

«C'est sûr que si jamais c'était nécessaire qu'on commence à se préparer, on va le faire. Mais pour le moment, pour nous, ce n'est pas le cas. On va avoir suffisamment de temps pour être prêt à tenir un référendum si tel était l'intention de l'Assemblée nationale», a ajouté Jacques Drouin, en entrevue à La Presse.

L'article du Soleil dans lequel un porte-parole du DGEQ, Denis Dion, abordait les préparatifs en vue d'un éventuel référendum a déclenché une véritable tempête vendredi. «Soyez sûr d'une chose: si le Parti québécois est élu majoritaire, on part. C'est clair, clair, clair qu'il va y avoir des plans parce que ça, c'est un exercice immense», rapportait le quotidien de Québec.

Ces propos ont rapidement soulevé l'indignation au Parti québécois où l'on tente depuis plusieurs jours de mettre de côté la question référendaire. Dans un message sur les réseaux sociaux, le député sortant de Johnson, Yves-François Blanchet, a estimé que «ces propos accréditent la stratégie partisane du PLQ. Inadéquat.»

En conférence de presse à Montréal, Pauline Marois n'a pas voulu faire de commentaires sur les propos du porte-parole du DGE. «À sa décharge, (le DGE) s'est excusé ce matin», s'est-elle contentée de dire.

Jacques Drouin a multiplié les sorties pour rectifier le tir et, surtout, éviter de donner l'impression d'une intervention dans la campagne. «C'était repris par tout le monde de toutes sortes de façon et ce n'est pas quelque chose qui se fait, c'est complètement faux. On a des rencontres quotidiennes et il n'en a jamais été question».

Le bureau du DGEQ a même entrepris de répondre aux internautes sur les réseaux sociaux qui continuaient à faire référence à l'article du Soleil, sans aborder la mise au point.

- Avec Tommy Chouinard