Les ministres québécois à Ottawa ne voient pas d'un bon oeil la sortie prévue d'un de leurs collègues du caucus conservateur, jeudi.

Le député albertain Peter Goldring tiendra un point de presse pour appeler le gouvernement fédéral à intervenir immédiatement et «avec force» dans l'élection québécoise puisque, selon lui, il en va de l'unité du pays.

Intercepté à son arrivée au caucus mercredi matin, Maxime Bernier a dit que c'est aux Québécois de décider de l'élection québécoise, que le gouvernement fédéral n'a pas à s'ingérer dans la campagne électorale.

«Les Québécois sont libres de choisir, sont libres d'élire leur gouvernement», a rappelé le ministre d'État. «Le gouvernement fédéral n'a pas à s'ingérer dans cette campagne-là», d'après lui.

Et son collègue Goldring?

«Il a le droit à ses opinions. Je ne partage pas ses opinions. C'est tout», a laissé tomber le ministre Bernier.

À la sortie de cette même réunion, deux heures plus tard, le ministre Christian Paradis tenait sensiblement le même discours.

«Il n'y en aura pas d'intervention. Le premier ministre (Stephen Harper) a été clair. Le caucus du Québec, on a été clair aussi. On le dit aux collègues: on n'en veut pas d'intervention», a insisté le ministre Paradis.

M. Goldring agit avec le Comité spécial pour l'unité canadienne, formé en 2012 lorsque le Parti québécois a été porté au pouvoir. On y retrouve l'avocat Brent Tyler, ancien président d'Alliance Québec, et Keith Henderson, ancien chef du Parti égalité.

Selon ce comité, les électeurs québécois doivent savoir trois choses que les candidats provinciaux ne peuvent pas ou ne veulent pas leur dire: comment le fédéral doit répondre à un troisième référendum sur l'indépendance et comment il devrait contrer la charte des valeurs ainsi que les mesures législatives pour restreindre l'utilisation de la langue anglaise dans la province.

«Pendant une campagne électorale fort peu semblable aux autres, les politiciens fédéraux doivent rappeler aux électeurs que ce n'est pas la responsabilité de la majorité politique du Québec de trancher ces questions, mais qu'elles relèvent de la Constitution du Canada, la loi suprême du pays, qu'il incombe à Ottawa de défendre et de faire valoir, clairement et systématiquement», est-il écrit dans le communiqué de mardi qui invite à la conférence de presse de jeudi matin.