Philippe Couillard prévient que Pauline Marois « va y goûter » si elle remet en question son éthique lors du débat des chefs jeudi soir.

«Je suis pas mal plus tough que le monde pense. Je ne me laisse pas faire», a-t-il soutenu en conférence de presse mercedi.

Mardi, la chef péquiste a soulevé des doutes sur l'intégrité de son adversaire libéral. Elle a entre autres évoqué les liens passés entre M. Couillard et l'ex-patron du CUSM, Arthur Porter, accusé de fraude et d'abus de confiance.

En conférence de presse mercredi, le chef libéral a affirmé qu'il a lui-même « quatre ou cinq questions » à renvoyer à Mme Marois si elle s'aventure sur ce terrain lors du débat des chefs. L'un d'eux est le « deal » évoqué par Michel Arsenault à la Commission Charbonneau entre le mari de Mme Marois, Claude Blanchet, et la SOLIM, le bras immobilier du Fonds de solidarité de la FTQ.

« Moi, je n'aborderai pas ces questions-là avec elle. Si elle choisit de le faire au débat, elle va y goûter. Ça, je vous le dis. C'est clair », a lancé Philippe Couillard.

Il a laissé planer le mystère au sujet des autres questions qu'il pourrait poser à Pauline Marois. « Ce n'est pas aujourd'hui que je vais vous dire ça », a-t-il répondu.

« Je n'entends pas aller dans la boue avec Mme Marois. Ce n'est pas mon style de politique et mon style de discours. Mais je ne me laisserai pas manger la laine sur le dos. »

Selon lui, c'est « sans coïncidence que le rythme des attaques personnelles a augmenté au cours des dernières heures ». « Il faut être naïf pour penser que ce n'était pas planifié. Ce que je remarque surtout, c'est un haut niveau d'inquiétude dans l'équipe de Mme Marois », a-t-il dit.

Philippe Couillard a utilisé des mots durs contre le Parti québécois mercredi. Quand un animateur de CHOI à Québec a suggéré que la question d'un éventuel référendum sur la souveraineté serait « longue et complexe », le chef libéral a lâché en ondes: « Donc c'est pour fourrer le monde ».

Questionné au sujet de cette déclaration en conférence de presse, le chef libéral a précisé sa pensée sans exprimer de regrets quant à l'expression qu'il avait utilisée: « Quand on laisse croire aux gens qu'on ne veut pas faire de référendum, et que dans le fond on veut en faire un, c'est ça. Lorsqu'on n'est pas capable de dire quelle question on va poser au monde, c'est ça. Lorsqu'on veut parler de ça, alors que les gens, ça ne les intéresse pas, c'est aussi ça », a-t-il répondu.

Rétablir le financement pour les infrastructures

Philippe Couillard s'est par ailleurs engagé à rétablir le financement pour l'entretien et la modernisation des infrastructures au niveau précédant les coupes imposées par le gouvernement de Pauline Marois.

M. Couillard dit vouloir ainsi laisser en héritage un Québec «en bon état», autant du point de vue des finances publiques que de la qualité de nos infrastructures.

Le chef libéral a accusé le gouvernement Marois d'avoir fait des compressions dans des secteurs qui sont nécessaires au développement économique et social du Québec et qui stimulent l'économie et l'emploi, au lieu de couper dans le secteur administratif.

Philippe Couillard se trouvait à Québec, entouré des candidats libéraux de la région. Il en a profité pour annoncer qu'un gouvernement libéral procéderait à l'élargissement de l'autoroute Henri IV, un projet évalué à 500 millions sur 5 ans.

Le Parti libéral a ajouté vouloir adopter une approche stratégique pour investir de manière rationnelle et équilibrée dans les projets prioritaires.

Il s'engage donc à ce que le Plan québécois des infrastructures  soit «géré de manière rigoureuse autant dans la gestion des portefeuilles de projets que dans la gestion individuelle des projets».

M. Couillard a par ailleurs promis une gestion qui sera faite en toute transparence en rendant les données publiques avec un site Internet qui présentera par région chacun des projets du Plan, leur nature, leur échéancier, leur coût, et leur degré d'avancement en fonction de l'échéancier et du budget.

-Avec La Presse Canadienne