L'Association québécoise des établissements de santé a fait savoir, mardi, qu'elle a écrit aux chefs des quatre principaux partis pour leur demander s'ils sont prêts à étaler la hausse prévue de la rémunération des médecins ou, sinon, à supprimer des services aux patients.

Selon l'association, plus de la moitié de l'augmentation prévue de l'enveloppe globale pour la santé devra servir à financer cette hausse déjà accordée aux médecins.

La directrice générale de l'association, Diane Lavallée, semble douter des effets réels de la hausse de la rémunération des médecins.

«Il est très difficile de démontrer l'impact positif du rehaussement de la rémunération des médecins sur l'accès aux services et la qualité de la prise en charge puisqu'aucun objectif de performance et aucun mécanisme de reddition de comptes n'ont été prévus aux ententes», affirme-t-elle dans un communiqué.

Dans un tel contexte, les établissements de santé seraient confrontés à des compressions estimées à 400 ou 600 millions $, selon l'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux.

Dans sa lettre aux chefs Pauline Marois (Parti québécois), Philippe Couillard (Parti libéral), François Legault (Coalition avenir Québec) et Françoise David (Québec solidaire), Mme Lavallée assure que si les établissements devaient ainsi comprimer leur budget de 400 à 600 millions $, certains services ne pourraient plus être dispensés.

Et ces établissements refusent de déterminer eux-mêmes quels services supprimer ou réduire.

Dans leur missive aux chefs, ils demandent donc quels services devraient être ainsi affectés par les compressions.

Déjà, dans le dernier budget du ministre des Finances Nicolas Marceau, juste avant le déclenchement des élections, le gouvernement péquiste prévoyait étaler les hausses prévues de la rémunération des médecins dans les dernières années de l'entente 2009-2016, à cause de la situation financière précaire du Québec.

Le chef libéral Philippe Couillard, quant à lui, a refusé de renégocier les hausses conclues par l'ancien gouvernement libéral de Jean Charest, qui totalisent 1 milliard $.

Dans sa lettre, l'Association des établissements de santé demande également aux chefs s'ils ont l'intention de revoir le mode de rémunération des médecins, «afin de le lier à des objectifs de performance clairs, associés à des mécanismes de reddition de comptes transparents et publics».