François Legault s'est dit «réaliste» ce matin, quelques heures après la publication d'un sondage qui confirme que la CAQ a encore perdu encore des plumes et se retrouve loin derrière ses deux principaux adversaires.

«Je vais me battre jusqu'à la fin pour faire élire le maximum de députés. Je vais me battre pour des gars comme François Bonnardel», a-t-il affirmé, flanqué du député de Granby. «Je suis réaliste, je regarde le résultat [du sondage].» 

Selon l'étude d'opinion de la maison CROP parue ce matin dans La Presse, la formation politique de François Legault récolterait l'appui de 13% de la population (14% des francophones) si le scrutin avait eu lieu aujourd'hui. 

Le chef caquiste s'est dit serein devant ces résultats. Il a évoqué d'autres épreuves vécues au cours de sa vie - le décès hâtif de son père, les difficultés financières d'Air Transat à ses débuts - pour expliquer qu'il ne se laissait pas décourager. «J'en ai vu des choses, j'ai passé à travers des périodes difficiles», a-t-il dit.

Ce qui l'inquiète plutôt, «c'est que les gens semblent prêts à élire un gouvernement libéral qui a mal géré. Ils sont prêts à élire M. Couillard qui ne semble pas avoir le courage de mettre de l'ordre dans la maison», a-t-il lancé.

Pas un mot sur une éventuelle alliance

Encore ce matin, le chef caquiste a refusé de souffler mot sur une éventuelle alliance - voire une fusion - avec les libéraux de Philippe Couillard après l'élection.

«Vous ne me ferez pas commenter un scénario autre qu'une victoire de la Coalition avenir Québec jusqu'au 7 avril. Même encore aujourd'hui», a réitéré M. Legault.

François Bonnardel, pour sa part, a clairement fermé cette porte. «Je vais me battre jusqu'à la fin avec M. Legault, je vais me battre jusqu'à la fin avec mon équipe. Il est hors de question que j'abandonne et que je baisse les bras pour aller au PQ ou chez les libéraux, a-t-il dit. C'est hors de question.»

En guerre contre les chocs tarifaires

François Legault a par ailleurs ramené sur le sujet sa proposition de Charte des contribuables qu'il avait présentée plus tôt pendant la campagne, promettant notamment de protéger les québécois contre les chocs tarifaires.

M. Legault s'est engagé à l'adopter dans les premiers jours d'un mandat caquiste et de s'attaquer aux hausses de taxes et de tarifs de toutes sortes ont produit, selon lui, «un étranglement fiscal sans précédent au Québec».

Le chef de la CAQ affirme que des mesures énergiques doivent être prises pour éviter que le contribuable paie toujours plus de taxes pendant que les services publics continuent de se dégrader.

François Legault s'est engagé à ce qu'aucun impôt, taxe ou tarif ne soit augmenté à un niveau supérieur au taux d'inflation pour les quatre prochaines années.

À titre d'exemple, il a précisé que les hausses de tarifs d'électricité n'augmenteraient que de 2,2%, plutôt que de 4,3%, tel que prévu le 1er avril 2014.

La Coalition a par ailleurs annoncé qu'elle suspendra le récent appel d'offre lancé par Hydro-Québec pour l'achat d'un bloc de 450 MW additionnels d'énergie éolienne.

-Avec La Presse Canadienne