Québec solidaire voudrait bien que le pétrole disparaisse de la province s'il est porté au pouvoir. La formation de gauche a présenté ce matin un plan en trois étapes pour en arriver à « un Québec sans pétrole » d'ici 2030, moyennant des investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars, ainsi qu'une panoplie de nouvelles mesures fiscales.

Le « plan de sortie du pétrole 2015-2030 » prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40% sous le niveau de 1990 et le développement « massif » du réseau de transport collectif d'ici six ans. Il est aussi prévu de construire de nouvelles infrastructures interurbaines de transport électrique d'ici 2025 et remplacer les automobiles qui carburent au pétrole par des voitures électriques avant 2030. 

Dans un premier temps, Québec solidaire voudrait investir 20 milliards de dollars entre 2015 et 2020 sur le réseau de transport collectif. Une deuxième enveloppe de 600 millions de dollars, renouvelée entièrement chaque année pendant la même période, serait consacrée à embaucher et maintenir 10 000 nouveaux travailleurs dans ce secteur. 

Deux cents millions de dollars annuellement seraient aussi investis afin de réduire les tarifs aux usagers et 55 millions supplémentaires pour acheter 4000 véhicules écoénergétiques, afin de créer un système d'autopartage desservant 76 000 personnes. 

La recherche scientifique serait aussi mise à contribution. Selon le plan solidaire, un fonds de recherche serait instauré pour l'innovation verte et 10 millions de dollars seraient consacrés chaque année à la recherche spécifique au transport électrique. Un autre fonds de 60 millions de dollars, renouvelé chaque année, serait consacré à l'agriculture biologique. 

Afin d'informer la population sur « les effets dévastateurs du pétrole », une campagne de sensibilisation serait déployée au cours des six premières années. Les publicités de voitures ou de l'industrie pétrolière serait aussi « fortement taxée ».

Deux autres phases  

Au cours d'une deuxième et troisième phase se déployant entre 2020 et 2030, Québec solidaire veut investir 12 milliards de dollars pour le développement d'un réseau de transport interurbain électrique. Il est aussi prévu de fabriquer une voiture électrique québécoise. 

Avec ce plan, le pétrole issu des sables bitumineux serait interdit du territoire québécois, c'est-à-dire qu'il ne pourrait ni être utilisé ni transiter par la province. Citant la tragédie survenue l'été dernier à Lac-Mégantic, Québec solidaire prévoit aussi interdire le transport du pétrole par train.

De plus, la province bloquerait toute exploration ou exploitation de ressources pétrolières au Québec. 

La formation souverainiste admet qu'elle devra emprunter pour financer certains éléments de son plan, si jamais le parti prend le pouvoir, mais mise sur les faibles taux d'intérêt actuels pour le mettre en oeuvre rapidement. 

Québec solidaire croit aussi pouvoir financer son plan de sortie du pétrole grâce à l'expansion des revenus générés par l'accroissement de la production électrique d'Hydro-Québec et la fin des dépenses encourues par l'utilisation de produits pétroliers.