Le chef libéral, Philippe Couillard, se réjouit que la recrue péquiste Pierre Karl Péladeau éclipse son chef Pauline Marois. L'enjeu électoral n'en devient que plus clair et se « cristallise » selon lui.

Alors que le poids médiatique de sa propre campagne a souffert de l'entrée en scène de M. Péladeau, le chef libéral voit un bon côté à la forte présence de la recrue péquiste.

« Je ne suis pas mécontent du fait que M. Péladeau éclipse largement celle qui est actuellement chef du Parti québécois. Je ne suis pas mécontent de ça, car ça montre encore une fois de quoi il va être question » dans cette élection. « Est-ce que vous voulez un gouvernement qui s'engage vers un référendum en tant que priorité ou un gouvernement qui s'occupe de vos véritables soucis, d'économie, d'emploi, de santé, d'éducation ? », a-t-il dit en conférence de presse dans la circonscription montréalaise de Viau, mercredi.

Il a relevé que Pauline Marois entend, si elle est réélue, présenter son livre blanc sur l'avenir du Québec dans la première année d'un mandat. « La mécanique référendaire est déjà enclenchée ! », a-t-il lancé. Alors qu'« on est trois milliards dans le trou », qu'« on a perdu 66 000 jobs, 26 000 en février » et qu'« on est vraiment dans la dèche dans le système de santé et d'éducation », le Parti québécois « a déjà annoncé, avec l'argent des gens qui paient des taxes et des impôts, le début de la mécanique référendaire dans les premiers jours d'un gouvernement péquiste », a-t-il accusé.

M. Couillard était à l'académie de combat ultime de Ali Nestor, qui est sorti des gangs de rue grâce au sport. Il faisait une annonce sur la lutte à l'intimidation à l'école et à la maltraitance envers les personnes âgées.

Alors que la tournée électorale du chef libéral prend des airs de campagne référendaire, il y avait un gros « NON » sur l'affiche de son annonce. « À l'intimidation », pouvait-on y lire juste en dessous.

Philippe Couillard s'engage à tenir un forum sur la lutte à l'intimidation, du primaire à l'université, dans les 100 premiers jours d'un mandat libéral. Un plan d'action suivrait. Il promet des campagnes de sensibilisation, une meilleure formation des policiers sur cet enjeu et une meilleure cohésion des corps de police.

Le gouvernement Charest avait déjà adopté une loi visant à prévenir et à combattre l'intimidation et la violence à l'école, en juin 2012, à la suite du suicide de la jeune Marjorie Raymond. Depuis, les écoles qui n'ont pas de plan pour lutter contre ce phénomène doivent en adopter un. Elles ont le pouvoir d'expulser ou de suspendre les élèves qui en intimident d'autres.

Au pouvoir, le Parti libéral déposerait à nouveau le projet de loi de Marguerite Blais - présenté l'automne dernier - pour obliger la mise en oeuvre d'un plan pour lutter contre la maltraitance envers les aînés et les personnes handicapées dans tous les établissements publics et privés. Cette pièce législative instaurerait un processus de signalement des situations de maltraitance et une protection pour les employés qui signalent ces situations.

Un gouvernement libéral changerait la loi pour que le nom des centres et des maisons d'hébergement pour les victimes de violence conjugale n'apparaisse dans aucun document accessible au public. L'objectif est de mieux protéger les femmes et les enfants qui s'y trouvent.