Pauline Marois se targue d'obtenir l'appui du «banquier de M. Couillard», le candidat libéral vedette Carlos Leitao, deuxième meilleur économiste en Amérique du Nord selon Bloomberg.

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L'équipe de recherche économique de la Banque Laurentienne, présidée par M. Leitao, a eu des commentaires positifs le mois dernier pour le budget du gouvernement péquiste.

Devant des militants à l'Amphithéâtre de Verdun, Mme Marois a lu des extraits de la note, signée par l'adjoint de M. Leitao, Sébastien Lavoie. «Le deuxième budget du ministre des Finances présente les bons coups à réaliser pour faire du Québec un endroit plus prospère», a-t-elle lu. «Cette preuve de gestion rigoureuse rend nécessairement plus crédible - retenez bien les mots - le maintien souhaité de la croissance des dépenses au cours des trois prochaines années», a poursuivi tout sourire la chef du Parti québécois (PQ).

La note salue aussi le «profond changement» en santé, avec un financement axé sur le patient, et l'investissement dans l'exploration pétrolière à Anticosti. Le chef libéral Philippe Couillard juge la stratégie péquiste trop interventionniste et risquée.

Mme Marois a passé sous silence le passage plus critique de la note au sujet des revenus. «Ces prévisions sont atteignables, mais la marge d'erreur nous semble mince», y lit-on. 

M. Leitao, candidat dans le château fort libéral Robert-Baldwin, a répliqué en disant que «dans le contexte où il était, c'est-à-dire avec la croissance économique qui était projetée, (ce budget) était le mieux qu'on pouvait faire sans changer la structure. Et le problème que M. Couillard a mentionné, c'est qu'on fait face à des problèmes structurels importants». «Je ne crois pas ce que soit un bon budget», a-t-il ajouté. 

L'artiste contre le banquier

Une chaude lutte se dessine dans Verdun. La péquiste Lorraine Pintal, directrice générale du Théâtre du Nouveau Monde, affronte le libéral Jacques Daoust, ex-vice-président de la Banque Laurentienne et ex-patron d'Investissement Québec renvoyé par le gouvernement péquiste.

Mme Marois est venue appuyer sa candidate jeudi soir. Des manifestants pour le logement social l'attendaient. Au lieu de les éviter, elle s'est rendue à leur rencontre pour échanger. Mais ils continuaient de la chahuter bruyamment. Elle a donc tourné les talons. Le dernier budget péquiste prévoir la construction de 3250 logements sociaux lors des prochaines années.

Mme Marois a réservé la majorité de son discours à l'économie, même quand elle parlait de culture. 

- Avec Tommy Chouinard