Philippe Couillard reprend l'engagement de son prédécesseur Jean Charest et promet de créer 250 000 emplois en cinq ans s'il est porté au pouvoir.

Mercredi soir, le chef libéral annonçait qu'il s'inspirerait de la campagne de 1970 de Robert Bourassa sur les 100 000 emplois. Mais il tire aussi des idées de la campagne de Jean Charest de 2012. M. Charest s'était alors engagé à créer 250 000 emplois au cours d'un prochain mandat - mandat qu'il n'a finalement pas obtenu.

Philippe Couillard a fait exactement la même promesse jeudi. Comment ferait-il pour la réaliser ? Dans les 100 premiers jours d'un mandat, il instaurerait un crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire - un autre engagement qu'avait pris Jean Charest. Et il remettrait sur les rails un plan de... Jean Charest encore. Il rétablirait en effet les budgets du plan sur les infrastructures que le gouvernement Charest avait adopté. Il présenterait un budget comportant des mesures pour stimuler l'investissement privé - il n'a pas donné de détails.

Plus tard au cours d'un mandat, il relancerait le plan Nord - de Jean Charest -, présenterait une stratégie maritime, adopterait une nouvelle stratégie d'exportation et des mesures pour relancer le secteur manufacturier. Ces engagements seront précisés plus tard, dit le PLQ.

Le thème de l'économie sera au centre du deuxième jour de la campagne de Philippe Couillard. Il accuse le gouvernement Marois d'être responsable de la perte de 67 000 emplois à temps plein depuis un an. C'est un gouvernement «toxique» et «dangereux» qui «détruit le Québec», lance-t-il avec un ton beaucoup plus incisif que celui qu'on lui connaît. 

Philippe Couillard présente jeudi les nouveaux visages de son équipe économique : l'ex-PDG d'Investissement Québec, Jacques Daoust (Verdun), les économistes Carlos Leitao (Robert-Baldwin) et Martin Coiteux (Nelligan).

«Même programme que Charest», dit Marois

Pauline Marois accuse le chef libéral de manquer d'inspiration. «C'est le même objectif qu'avait M. Charest à la dernière élection. J'imagine qu'il copie son programme», a-t-elle raillé, lors d'une conférence de presse à Drummondville.

Elle croit que son objectif de créer 115 000 emplois en trois ans, selon sa politique Priorité à l'emploi dévoilée cet automne, est déjà «très exigeant».

Selon la chef du Parti québécois, il ne faut pas hausser davantage les investissements publics. «(M. Couillard) va faire comme M. Charest : continuer à endetter les Québécois. M. Charest a endetté les Québécois de 10 milliards par année dans les dernières années de son mandat», a-t-elle déclaré.  

Peu après son élection, Mme Marois a mis les freins sur le programme d'infrastructures. Des dizaines de projets de construction des ministères des Transports, de la Santé et de l'Éducation annoncés par les libéraux ont ainsi été mis sur la glace.

- Avec Paul Journet