Malgré la campagne estivale, 74,61% des électeurs se sont rendus aux urnes hier. C'est le taux de participation le plus haut depuis les élections de 1998. Environ 4,36 millions de Québécois ont mené à l'élection d'un gouvernement péquiste minoritaire.

Il s'agit d'une hausse importante du taux de participation par rapport aux élections de 2008. Cette année-là, seulement 57,43% des Québécois avaient exercé leur droit de vote, de loin le plus bas taux depuis 1973, année où le Directeur général des élections a commencé à compiler cette donnée. Le plus haut taux de participation dans l'histoire du Québec reste lors de l'élection du PQ en 1976, alors que 85,27% des Québécois avaient voté.

«Ça nous dit que bien des gens ont suivi la campagne, dit le professeur de sociologie Joseph Yvon Thériault, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en mondialisation, citoyenneté et démocratie à l'UQAM. Au début, on se demandait si les élections en été n'étaient pas une façon de diminuer l'intérêt des électeurs, et ce n'est pas le cas. Il y a eu de l'intérêt, notamment parce que les sondages annonçaient quelque chose de très serré avec la CAQ. »

Selon le professeur Thériault, la hausse du taux de participation ne signifie pas nécessairement un mouvement de protestation antilibéral. «Un haut taux de participation est souvent interprété comme le signe d'un désir de changement, mais je ne suis pas certain qu'on puisse cette fois l'interpréter comme ça, dit-il. Le PLQ a perdu une dizaine de points, mais somme toute, il n'y a pas de vague. On pourrait dire que ces élections démontrent une certaine stabilité, avec un déplacement du vote du PLQ vers la CAQ. Le PQ demeure presque au même point que dans le passé. »