L'ambiance était survoltée, hier soir, à l'hôtel Sheraton où étaient réunis les partisans et bénévoles de Léo Bureau-Blouin.

L'ambiance était survoltée, mardi soir, à l'hôtel Sheraton où étaient réunis les partisans et bénévoles de Léo Bureau-Blouin. Vers 21h20, lorsque le candidat péquiste a été déclaré vainqueur dans la circonscription de Laval-des-Rapides, la foule composée de plusieurs étudiants est devenue hystérique.

À l'âge de 20 ans, l'ancien président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) devient ainsi le plus jeune élu de l'histoire de l'Assemblée nationale. Avant lui, Simon-Pierre Diamond, avait été le plus jeune candidat à faisant son entrée à 22 ans à l'Assemblée nationale. À 23h30, le péquiste détenait 37,90% des voix, alors que les bulletins de vote de 161 boîtes de scrutin sur 174 étaient dépouillés.

Léo Bureau-Blouin a suivi les résultats dans une chambre de l'hôtel situé quelques étages au-dessus de la salle remplie de militants. À son arrivée devant la foule, il s'est frayé un chemin vers sa famille émue. Il est ensuite monté sur scène.

«C'est de loin le plus grand honneur qui m'ait été fait dans ma vie», a déclaré le jeune homme vêtu d'un veston et d'un jeans, les yeux humides.

Il a promis de s'attaquer rapidement au gel des droits de scolarité et à l'abolition de la loi 12. «Je l'ai dit et je le répète: la position que je défendrai à l'Assemblée nationale sera celle du gel des droits de scolarité. L'éducation doit rester accessible et ça doit être un impératif national», a-t-il dit, recevant alors une ovation. Pendant la campagne électorale, la chef du Parti québécois a pour sa part fait la promotion de l'indexation des droits de scolarité au coût de la vie.

Environ 250 personnes étaient présentes pour encourager M. Bureau-Blouin. Parmi eux figuraient plusieurs jeunes, dont certains arboraient le carré rouge. À certains moments, des slogans entendus lors de manifestations étudiantes ont été réutilisés, notamment «Charest, dehors, on va te trouver un job dans le nord».

Léo Bureau-Blouin a remercié les électeurs de Laval-des-Rapides, surtout les jeunes qui l'ont appuyé au cours des six dernières semaines. «Votre lutte n'a pas été vaine. Ce pourquoi vous vous êtes battus devient une réalité. Nous avons gagné.»

Futur ministre de l'Éducation? Plusieurs Lavallois rêvaient déjà de voir le jeune candidat se tailler une place au conseil des ministres, un poste auquel le principal intéressé n'a d'ailleurs pas fermé la porte. «Je vais tenter de relever tous les défis qu'on va me donner. Mais je n'ai pas la prétention de devenir ministre du jour au lendemain. Ça sera une prorogative de Pauline Marois, mais j'ai l'intention de relever tous les défis qu'on va me confier», a-t-il mentionné.

Le péquiste a devancé le libéral Alain Paquet qui siégeait à l'Assemblée nationale depuis neuf ans. Les deux hommes s'étaient côtoyés à la table de négociations opposant les étudiants au gouvernement. Au moment de mettre sous presse, M. Paquet, ministre délégué aux Finances et ministre des régions de Laval, de Lanaudière et des Laurentides, obtenait 32,79%, avec 2119 voix de retard sur son opposant.

M. Paquet a suivi le résultat des élections à sa résidence entouré de sa famille et de proches amis. Une fois les résultats dévoilés, il s'est rendu auprès des bénévoles de sa campagne qu'il a dû consoler. «Je suis très serein. Je suis un grand démocrate et il faut respecter le résultat», a-t-il dit au téléphone. Le candidat n'est pas d'avis que les électeurs de Laval-des-Rapides ont opté pour un parti qui s'opposait à la hausse des droits de scolarité et que la lutte s'est uniquement fait sur ce thème. L'homme politique compte prendre quelques journées de repos pour peut-être reprendre l'enseignement en économie à l'université.

Maud Cohen, candidate-vedette de la Coalition avenir Québec (CAQ), s'est quant à elle contentée d'une troisième place avec 21,66% des votes. En soirée, elle s'est rendue dans l'Assomption aux côtés de son chef François Legault. «Très honnêtement, on savait que la campagne allait être difficile. Mais je suis tout de même très fière», a affirmé l'ancienne présidente de l'Ordre des ingénieurs dans une entrevue téléphonique.