Et de cinq. Agnès Maltais a remporté pour la cinquième fois les élections dans Taschereau. Élue depuis 1998, Agnès Maltais est la seule députée péquiste à avoir conservé son siège, malgré les revers du PQ dans la région de Québec.

«On a été pendant neuf ans la circonscription qui a traversé les années difficiles. Nous voici ayant retrouvé la confiance des Québécois et des Québécoises », s'est réjouie Agnès Maltais, accueillie chaudement par ses militants, dans son local électoral de Saint-Roch.

Forte d'une large avance sur Clément Gignac, ministre des Ressources naturelles du gouvernement Charest, Agnès Maltais a mené sa campagne avec assurance. Les résultats d'hier soir lui ont donné raison.

« La bataille de Taschereau ! Vous le savez ce que ça a fait, l'idée de battre le ministre du Plan Nord? Ça a rempli le local électoral, a-t-elle lancé dans un large sourire. On n'a jamais été en danger, on a été en surplus de motivation ! »

Selon elle, le côté progressiste du PQ, ainsi que son enracinement de longue date dans cette circonscription centrale de Québec et réputée de gauche, ont fait la différence. Clément Gignac a causé la surprise en se présentant dans Taschereau, après avoir été élu en 2009 lors d'une élection partielle dans la très libérale circonscription de Marguerite-Bourgeoys.

Cet économiste et homme fort du Plan Nord prévoyait manifestement sa défaite, puisqu'il n'avait prévu aucune sortie publique hier soir à Québec. Il n'a pas été possible de lui parler après l'annonce des résultats.

Agnès Maltais a également coiffé au poteau le candidat caquiste Mario Asselin, tout comme le candidat de Québec solidaire, Serge Roy. Avec 12% des voix, cet ancien syndicaliste a toutefois vu son score grimper de quatre points par rapport aux dernières élections de 2008.

Avec Pauline Marois, Agnès Maltais est la seule députée péquiste élue dans la région de Québec depuis 2003. Selon les résultats disponibles au moment d'écrire ces lignes, aucun nouvel élu péquiste de la région ne les rejoindra.

« Pendant neuf années, il a fallu se reconstruire comme équipe, comme formation politique. On a traversé le désert pendant un certain temps, mais cette confiance (des électeurs) est extraordinaire », estime la députée de Taschereau.

Mais hier soir, « Agnès », comme l'appellent les militants, se refusait à évoquer son éventuel avenir au sein d'un gouvernement Marois. « C'est Mme Marois qui va décider qui sera dans le gouvernement », a répondu l'ancienne ministre de la Culture du gouvernement de Bernard Landry.

Dans Taschereau, les militants péquistes n'ont en revanche guère de doutes. Agnès Maltais au gouvernement ? Paul Martin, militant, y croit. « Elle a toujours été fidèle, même dans les pires moments. Elle a même risqué sa carrière dans le dossier de l'amphithéâtre », dit-il, en référence au soutien d'Agnès Maltais au projet de loi 204.