François Legault a échoué dans son pari de balayer la grande région de Québec, mais sa Coalition avenir Québec (CAQ) a tout de même remporté plus de la moitié des sièges en jeu dans la capitale. Résistant à la vague, au moins quatre députés du Parti libéral (PLQ) ont réussi à conserver leur poste tandis que la disette du Parti québécois (PQ) s'est poursuivie.

La CAQ n'a pas réussi à rééditer la percée que la défunte Action démocratique du Québec avait effectuée en 2007 dans le 418. Le parti a en effet dû y livrer une chaude bataille au PLQ qui a certainement bénéficié de l'effet de la première pelletée de terre du nouvel amphithéâtre de Québec, organisée la veille du scrutin.

Les ministres Yves Bolduc (Jean-Talon) et Sam Hamad (Louis-Hébert) ont ainsi réussi à conserver leur siège. D'autres libéraux ont passé une plus difficile soirée. À l'heure de la mise en ligne, le ministre Robert Dutil n'était toujours pas assuré de siéger à nouveau à l'Assemblée nationale. Avec 148 boîtes de scrutin dépouillées sur 165, il devançait son rival de la CAQ par à peine 85 voix dans Beauce-Sud. La circonscription a longtemps voté PLQ, à l'exception de 2007 où un candidat de l'ADQ avait réussi à se faire élire.

Les gros noms de la CAQ de la région ont réussi sans difficulté à se frayer un chemin jusqu'à l'Assemblée nationale. Gérard Deltell (Chauveau), Éric Caire (La Peltrie) et Chritian Dubé (Lévis) ont été élus avec de confortables majorités.

Mystère insolube pour le PQ

Le Parti québécois a peut-être pris le pouvoir hier, mais il a de nouveau échoué à faire des gains dans la région de Québec, secteur qui pose des difficultés à la formation depuis l'élection de 2003. La majorité des candidats péquistes défaits ont même terminé troisièmes, loin derrière les libéraux et caquistes.

Seule consolation, les électeurs de Taschereau, au centre-ville de la capitale, ont réélu Agnès Maltais. Elle a ainsi privé de siège le ministre sortant Clément Gignac qui tentait de profiter du redécoupage électoral pour se tailler une place à l'Assemblée nationale. Pauline Marois a elle aussi conservé son siège dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré, circonscription dans le giron péquiste depuis 1994.

À part quelques circonscriptions, la région de Québec change fréquemment de mains au fil des élections. Le PQ avait ainsi remporté la mise en 1998, raflant la quasi-totalité des sièges. Puis les électeurs de la capitale s'étaient massivement tournés vers le PLQ en 2003. Une vague adéquiste avait suivi en 2007, mais les troupes de Jean Charest étaient revenues en force en 2008.

Photo Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Seule consolation, les électeurs de Taschereau, au centre-ville de la capitale, ont réélu Agnès Maltais. Elle a ainsi privé de siège le ministre sortant Clément Gignac qui tentait de profiter du redécoupage électoral pour se tailler une place à l'Assemblée nationale.