Jean Charest a invité tous les Québécois à aller voter, aujourd'hui, après qu'il eut lui-même exprimé son suffrage sous le bruit des manifestants dans sa circonscription de Sherbrooke.

> Soirée électorale en direct sur lapresse.ca



Le chef libéral a été accueilli par une douzaine de manifestants étudiants qui l'ont hué à son arrivée au bureau de scrutin. La courte déclaration qu'il a faite aux médias par la suite a été noyée sous les cris.

«J'aimerais inviter tous les Québécois à aller exprimer leur choix aujourd'hui, a-t-il affirmé. Peu importe leur allégeance politique, peu importe l'âge, peu importe l'endroit où vous habitez, c'est important d'aller voter, aujourd'hui.»

Il a indiqué que tous les Québécois ont le droit de voter, y compris « ceux qui parlent fort ».

«Nous espérons que ce sera un moment fort de notre démocratie», a-t-il dit.

Après 34 jours de campagne, la voix presque éteinte, Jean Charest a lancé une dernière offensive en matinée, une tournée éclair de six circonscriptions qui a été ponctuée de manifestations.

Le chef libéral, qui souffre d'une extinction de voix depuis hier, est arrivé à Sherbrooke en début d'après-midi. Il en a profité pour remercier ses militants avant d'aller voter.

«J'ai un message qui est très simple, c'est vous dire à quel point je vous aime et je suis très ému de vous retrouver», leur a-t-il dit dans une déclaration très sentie.

La caravane du chef libéral avait d'abord pris la direction de Laval, tôt en matinée. Cette ville, qui compte cinq circonscriptions, est considérée comme un baromètre du résultat final du scrutin.

À Laval-des-Rapides, où s'affrontent trois candidats-vedettes, il a encouragé ses troupes à tout mettre en oeuvre pour convaincre les électeurs de se rallier au PLQ.

Il se trouvait aux côtés du ministre Alain Paquet, engagé dans une lutte féroce contre l'ancien leader étudiant Léo Bureau-Blouin, du Parti québécois, et l'ex-présidente de l'Ordre des ingénieurs, Maud Cohen, qui porte les couleurs de la Coalition avenir Québec.

Il a répété les mêmes encouragements dans Fabre aux côtés du candidat Gilles Ouimet, ancien bâtonnier du Québec.

Après un saut à Vimont, il s'est rendu dans la circonscription de Mille-Îles, où sa candidate Francine Charbonneau n'a pas caché sa nervosité à l'aube du scrutin.

«J'ai envie de vomir aux deux minutes», a-t-elle lancé à ses militants.

Manifestants

Jean Charest s'est ensuite dirigé vers l'île de Montréal pour appuyer Gerry Sklavounos dans Laurier-Dorion. Il a été accueilli par une dizaine de manifestants bruyants.

Trois étudiants arborant le carré rouge s'étaient également pointés à son rassemblement à Vimont, quelques minutes plus tôt.

M. Charest s'est ensuite rendu sur la Rive-Sud, à Saint-Lambert, pour encourager ses troupes dans la circonscription de Laporte.

Les derniers sondages situent le PLQ au troisième rang dans les intentions de vote, avec un score sous la barre des 20% chez les électeurs francophones, qui décident du résultat dans la plupart des circonscriptions.

Mais Jean Charest et ses troupes sont restés optimistes dans les derniers jours. Ils se sont présentés comme les seuls à pouvoir maintenir la «stabilité» politique et économique en regard du «risque» que représente le Parti québécois.

Ils ont bon espoir que cette stratégie leur permettra de rallier les nombreux indécis relevés par les sondages.