Chaque vote compte. Mais celui de certains électeurs compte plus que d'autres...

Ainsi, le vote d'un Madelinot pèse exactement 5,6 fois plus lourd dans l'urne que celui d'un Joliettain. Normal: la plus grande circonscription, Rousseau, compte 60 551 électeurs, alors que la plus petite, Îles-de-la-Madeleine, n'en compte que 10 874.

Mais Rousseau et les Îles sont des exceptions. La carte électorale québécoise a justement été remodelée cette année pour mieux répartir le nombre d'électeurs dans chacune des 125 circonscriptions. Ainsi, selon la loi, une circonscription doit s'approcher du nombre moyen d'électeurs prévu par circonscription (47 080 électeurs), plus ou moins 25%. Les couronnes nord et sud de Montréal ont donc gagné de nouvelles circonscriptions, alors que l'est du Québec en a perdu.

Sept circonscriptions échappent cependant à la règle pour des raisons territoriales ou culturelles. Le système britannique des «communes», qui a inspiré les systèmes parlementaires québécois et canadien, était d'ailleurs avant tout destiné à réunir des gens qui avaient des intérêts semblables. Les Îles-de-la-Madeleine, par exemple, sont trop éloignées de Gaspé pour y être jumelées. Même chose pour le Nord-du-Québec. «On se l'est fait dire quand on est allés à Chibougamau», dit le porte-parole du Directeur général des élections, Denis Dion. «L'Ungava, ce sont des Jamésiens et des Cris. Ça n'a rien à voir avec le Sud!»

***