Plus que jamais dans le sprint final de la course électorale, les conjoints et conjointes des chefs des principaux partis politiques en lice sont présents dans la campagne. Qu'il s'agisse d'Isabelle Brais discutant avec les journalistes, de Michèle Dionne militant à Sherbrooke ou de François Larose en attaché politique, ils partagent activement la vie, les idées et la campagne électorale de leur conjoint. Ils ont accepté de répondre aux questions de La Presse et de nous présenter, respectivement, Jean Charest, Françoise David, François Legault et Pauline Marois sous un autre jour.

MICHÈLE DIONNE, conjointe de Jean Charest (Parti libéral du Québec)

Q. Quel est le meilleur conseil que vous ayez donné à votre conjoint?

R. Je lui donne toujours le même: être lui-même. Suivre ses convictions et son instinct qui l'ont toujours bien servi jusqu'à maintenant.

Q. Quel est le conseil, selon vous, qu'il n'a pas suivi alors qu'il aurait dû?

R. Je pense qu'il les suit pas mal tous. Je veux le meilleur pour lui, surtout en campagne. J'en suis à ma cinquième au Québec à ses côtés alors je sais qu'il doit faire attention à lui. Il essaye de s'entraîner et de bien s'alimenter, mais ce n'est pas facile et des fois, il triche un peu et mange du chocolat. C'est son péché mignon!

Q. Si votre conjoint est réélu, quel rôle pensez-vous jouer auprès de lui?

R. Mon rôle sera le même, car je suis convaincue qu'il sera réélu le 4 septembre. C'est un choix très personnel de s'engager ou de ne pas le faire. Moi, j'ai fait le choix de m'engager. Ça fait maintenant 28 ans que nous faisons de la politique ensemble. On partage cette même passion et j'ai toujours essayé d'être près de lui et de le seconder. Durant les campagnes, je suis très engagée. Quand je ne suis pas dans l'autobus avec lui, je suis dans la circonscription de Sherbrooke. C'est ma contribution.

Q. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas dû faire ou dire pendant la campagne?

R. Rester aussi calme devant toutes les attaques dont il a été la cible. Je suis toujours impressionnée par ce calme. J'aurais aimé des fois qu'il soit plus vigoureux, mais dans le fond, il a peut-être la meilleure attitude.

Q. Si vous étiez la candidate élue, quel serait votre première action en tant que chef du gouvernement?

R. Je ne me présente pas, un politicien dans la famille, c'est bien assez! Mais je dois dire que le Plan Nord me plaît beaucoup et que ce serait la première chose que je mettrais en place.

Q. En quelques mots comment qualifieriez-vous votre conjoint?

R. Passionné et généreux.

FRANÇOIS LAROSE, conjoint de Françoise David (Québec solidaire)

Q. Quel est le meilleur conseil que vous ayez donné à votre conjointe?

R. Après l'élection de 2008, elle a dû réfléchir à ce qu'elle voulait faire. Je l'ai encouragée à se représenter en 2012.

Q. Quel est le conseil, selon vous, qu'elle n'a pas suivi alors qu'elle aurait dû?

R. Je lui ai conseillé de moins commenter les nouvelles à voix haute... et de me permettre de le faire si l'envie m'en vient!

Q. Si votre conjointe est élue, quel rôle pensez-vous jouer auprès d'elle?

R. Toujours le même rôle: amour et plaisirs partagés. Pour la campagne, je suis son attaché politique, mais ça doit se limiter à ça.

Q. Qu'est-ce qu'elle n'aurait pas dû faire ou dire pendant la campagne?

R. Elle est parfois trop douce et gentille avec des adversaires qui ne le sont pas avec elle.

Q. Si vous étiez le candidat élu, quel serait votre première action en tant que chef du gouvernement?

R. Recruter Françoise David comme chef de cabinet!

Q. En quelques mots, comment qualifieriez-vous votre conjointe?

R. Une femme aimante et passionnée!

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

François Larose

ISABELLE BRAIS, conjointe de François Legault (Coalition Avenir Québec)

Q. Quel est le meilleur conseil que vous ayez donné à votre conjoint?

R. L'encourager fortement à fonder son propre parti et surtout de ne jamais oublier que les politiciens sont d'abord des êtres humains et qu'on doit les respecter quelle que soit leur allégeance politique. On peut attaquer les idées, mais jamais les personnes. En général, il suit bien ce conseil.

Q. Quel est le conseil, selon vous, qu'il n'a pas suivi alors qu'il aurait dû?

R. Jusqu'à maintenant, il m'écoute! (rires) Sérieusement, je n'en vois pas. On discute beaucoup ensemble et il me demande souvent conseil.

Q. Si votre conjoint est élu, quel rôle pensez-vous jouer auprès de lui?

R. Je crois que je ne jouerai aucun rôle. Si je l'avais voulu, je me serais présentée moi-même en politique. Je vais le soutenir et l'appuyer au meilleur de mes connaissances. Je veux aussi continuer à promouvoir les créateurs d'ici. J'ai ouvert une boutique sur la rue Laurier où je représente uniquement les designers québécois et canadiens qui réalisent et fabriquent ici. J'aimerais les aider à exporter leurs créations.

Q. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas dû faire ou dire pendant la campagne?

R. Jusqu'à maintenant rien. Je suis vraiment très fière de lui et je le trouve solide. Des gens m'ont dit que des fois, je ne souriais pas assez. Mais quand il est au micro et que je suis à ses côtés, je l'écoute, il me passionne et tout ce qu'il dit, j'y adhère.

Q. Si vous étiez la candidate élue, quel serait votre première action en tant que chef du gouvernement?

R. Je demanderais une mobilisation générale auprès des adolescents. Il y a beaucoup de talents gaspillés et ça me rend malade. Dans chaque adolescent, il y a un grand talent et il faut pouvoir le trouver et le développer. Il faut à tout prix faire diminuer le nombre de jeunes décrocheurs.

Q. En quelques mots comment qualifieriez-vous votre conjoint?

R. Honnête, solide, déterminé, drôle et un père de famille exemplaire.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Isabelle Brais

CLAUDE BLANCHET, conjoint de Pauline Marois (Parti québécois)

Q. Quel est le meilleur conseil que vous ayez donné à votre conjointe?

R. J'ai toujours dit à mon épouse d'aller au bout de ses rêves.

Q. Quel est le conseil, selon vous, qu'elle n'a pas suivi alors qu'elle aurait dû?

R. Parfois, je trouve qu'elle ne pense pas assez à elle. Elle fait appel à moi à l'occasion, mais permettez-moi de rester discret sur les sujets.

Q. Une fois votre conjointe élue, quel rôle pensez-vous jouer auprès d'elle?

R. Le rôle de conjoint et de confident, celui que je joue depuis bientôt 43 ans. Et si elle a besoin de moi davantage, je serai toujours là pour elle.

Q. Qu'est-ce qu'elle n'aurait pas dû faire ou dire pendant la campagne?

R. Parfois, elle fait trop de nuances et elle se le fait reprocher. C'est une personne qui aime expliquer ses idées mais en campagne électorale, il y a peu de place pour les nuances.

Q. Si vous étiez le candidat élu, quelle serait votre première action en tant que chef du gouvernement?

R. La même que mon épouse.

Q. En quelques mots, comment qualifieriez-vous votre conjointe?

R. C'est l'amour de ma vie, une femme forte et attentive aux autres et une mère extraordinaire.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Claude Blanchet