François Legault se défend de négliger l'environnement, après avoir reçu la pire note dans le bulletin des environnementalistes aujourd'hui (voir ici le résumé et ici la version complète de l'étude).

Selon cette comparaison des plateformes, la Coalition avenir Québec obtient 31/100, ce qui la place derrière le Parti libéral (33), le Parti vert (42), Option nationale (50), le Parti québécois (73) et Québec solidaire (83).

Les mots «forêt», «conservation» et «biodiversité» sont absents de la plate-forme caquiste, a déploré aujourd'hui Nicolas Mainville de Greenpeace.

«On constate une incohérence dans leurs politiques. On dit non à l'amiante, mais oui à la centrale nucléaire Gentilly-2. On va à fond dans le boom minier sans exiger de redevances. La CAQ est difficile à suivre», a ajouté Christian Simard de Nature-Québec.

En conférence de presse dans une usine de plastique en Beauce, le chef de la CAQ a indiqué qu'il ne bonifierait pas sa plateforme environnementale (lire ici le résumé et ici la version complète de ses propositions).

Il plaide le réalisme. Ses propositions sont peut-être moins audacieuses, mais elles ont le mérite d'être réalisables et efficaces, a-t-il soutenu. La raison: elles s'articuleront autour d'un plan de développement des énergies vertes. «En matière d'environnement, au Québec, il y a un consensus.

Peu importe le parti, on souhaite tous réduire les gaz à effet de serre et avoir plus de transport en commun. Sauf qu'il y a une différence entre les partis. Il y en a qui parlent, et il y en a qui vont agir. Ce qu'on veut, c'est d'être capable d'agir en transport en commun, agir dans le développement d'énergies vertes.»

M. Legault le dit sans détour : la CAQ est sensible aux préoccupations des entrepreneurs. «Une chose est claire: la Coalition avenir Québec, c'est le parti des entrepreneurs. L'environnement, ça doit aussi être vu comme une industrie, une opportunité qu'on doit saisir avant que les autres pays fassent la même chose», a-t-il expliqué. 

L'environnement ne figurait pas parmi les 20 priorités du parti lors de sa création. L'hiver dernier, son porte-parole en Environnement, François Rebello, avait dit vouloir amener «une réflexion d'affaires» en environnement. M. Legault a détaillé cette approche. 

Les entrepreneurs qui travaillent dans les énergies vertes ont besoin de clients. La CAQ veut que l'État les aide à se développer. «Les entrepreneurs nous disent qu'ils ont besoin d'une première commande. Ils ont besoin d'avoir l'appui d'Hydro-Québec et des départements d'achat des différents ministères. On a besoin d'encourager ceux qui vont développer les énergies vertes, comme la biomasse ou l'éolien.

Actuellement, ce qu'ils nous disent, c'est qu'il n'y a pas de perspective à long terme. Ils ne sont pas capables de s'assurer que s'ils produisent de l'énergie, elle va être achetée au Québec. On va agir et on va développer une énergie verte. On va le faire avec les entrepreneurs.»

Irresponsable de fermer Gentilly-2

M. Legault croit qu'il serait «irresponsable» de déclasser puis fermer la centrale nucléaire Gentilly-2.  «On ne tranchera pas le débat sans avoir le rapport d'Hydro-Québec sur la sécurité et les impacts sur l'environnement», a-t-il promis. Mais ses intentions sont claires. «Dans plusieurs pays, le nucléaire est utilisé. On sait que c'est beaucoup plus propre que beaucoup d'usines à charbon aux États-Unis. On ne peut pas regarder dans nos frontières sans tenir compte de ce qui se fait chez les voisins.»

«Il faut regarder aussi pour avoir plusieurs alternatives dans les différentes formes d'énergie. C'en est une, a-t-il poursuivi. Ce n'est pas une énergie parfaite, mais elle a plus d'avantages que certaines autres formes d'énergie.»