Jean Charest somme Jacques Duchesneau d'avancer des preuves que des ministres libéraux ont séjourné sur le yacht de Tony Accurso. Sans quoi, il compte lui coller une nouvelle étiquette: celle de menteur.

Le chef libéral n'a manifestement pas digéré la nouvelle sortir du candidat vedette de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui a affirmé hier lors d'un débat que des membres de son cabinet ont été à bord du bateau du magnat de la construction (lien). Bien qu'il n'ait pas l'intention de le poursuivre, il le met au défi d'appuyer ses allégations.

«M. Duchesneau, ou il avance une preuve, ou il doit s'excuser et se rétracter, a affirmé M. Charest, lors d'un point de presse à Montréal. S'il ne le fait pas dans les prochaines heures, on aura tous compris qu'il a menti.»

Il est déjà acquis que Jacques Duchesneau sera vice-premier ministre si la CAQ forme un gouvernement, souligne-t-il. Vu l'importance de ce poste, il estime que les nouvelles allégations de l'ancien dirigeant de l'Unité anticollusion au ministère des Transports mettent carrément en cause le jugement du chef caquiste. Surtout si elles s'avèrent fausses.

«Si François Legault tolère ça, les Québécois sauront à quoi s'en tenir avec François Legault», a-t-il dénoncé.

Jean Charest persiste et signe: il affirme avoir questionné ses ministres dès l'apparition de la rumeur selon laquelle certains auraient été sur le Touch. Leur réponse a été non.

Nouvelle manifestation

Pour une deuxième fois en autant de jours, Jean Charest a été accueilli par des manifestants lors d'un événement. Quelques manifestants pour le logement social, dont plusieurs arboraient le carré rouge, s'était rassemblés le long de la rue Notre-Dame, dans l'arrondissement du Sud-Ouest, où le chef libéral faisait campagne avec la ministre Marguerite Blais.

Les manifestants ont scandé des slogans peu flatteurs à l'égard du premier ministre, mais il n'y a eu aucun geste de violence.

Le chef libéral martèle depuis des semaines que ses adversaires, en particulier François Legault, entraîneront le Québec dans une spirale de «chicanes». Questionné à savoir si la manifestation d'aujourd'hui n'était pas justement un exemple de chicane, M. Charest a rétorqué que les contestataires « ont le droit » de se rassembler.

«La différence entre moi et François Legault, c'est que moi, je n'invite pas la chicane, a-t-il dit. Je ne commence pas ma campagne en disant aux Québécois ''votez pour la chicane, votez pour les perturbations, votez pour les bouleversements''.»