Jean Charest s'est présenté comme le candidat rassembleur, lundi matin, martelant que ses adversaires entraîneront le Québec dans des campagnes référendaires et des «chicanes».

Le chef libéral s'est activé la semaine dernière à renvoyer dos à dos Pauline Marois et François Legault, les accusant tous deux d'être des souverainistes. Il a visé avec insistance le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), qu'il soupçonne de vouloir multiplier les conflits avec les syndicats, les médecins omnipraticiens et les fonctionnaires.

Au moment où s'amorce la fin de parcours de la campagne, M. Charest leur a opposé un ton résolument plus conciliant lors d'un passage à Québec, lundi.  

«On ne veut pas se chicaner, a-t-il dit. On a autre chose à faire. On a une économie mondiale qui est en train de connaître de graves difficultés, et moi je vais aller me chicaner?»

Il a rappelé que son gouvernement a pu négocier le renouvellement des conventions collectives avec les employés de l'État, même si les centrales syndicales n'ont jamais rendu de «faveurs» à son parti politique.  

«Je n'ai pas eu encore de rallye des chefs syndicaux pour m'appuyer, a-t-il souligné. Mais le lendemain de mon élection, moi je vais travailler avec tout le monde. La job d'un premier ministre du Québec, ce n'est pas de catégoriser les gens.»

Il tient le même discours à l'égard du dramaturge Robert Lepage, qui a décidé d'appuyer Pauline Marois en fin de semaine.

«Je veux représenter Robert Lepage au lendemain de l'élection, je veux travailler avec lui. C'est ça, être premier ministre du Québec.»

M. Charest fait campagne dans la capitale, lundi, au moment où un sondage Segma-Le Soleil révélait que la CAQ pourrait balayer cette région. Le parti de François Legault s'est forgé une avance de cinq points dans les intentions de vote, selon cette enquête.

Plus tôt dans la campagne, le premier ministre sortant avait pourtant promis d'allonger des investissements de 300 millions à Québec. Questionné sur ce nouveau sondage, M. Charest a mis l'accent sur les réalisations de son gouvernement dans la région.

«Pourquoi changerait-on de gouvernement dans la région de la Capitale nationale quand, depuis les quatre dernières années, il n'y a pas un gouvernement qui aura fait autant pour la Capitale nationale, et de bon coeur à part cela», a-t-il dit.

Loi 101

Jean Charest s'est par ailleurs dit prêt à entreprendre des négociations avec le gouvernement Harper pour étendre l'application de la loi 101 aux entreprises régies par le Code canadien du travail. Actuellement, les ports, les aéroports et les banques, par exemple, ne sont pas soumises à cette loi.

«On peut très bien faire ces changements, a-t-il souligné. On a eu de beaux succès dans les dernières années. Le Parlement fédéral a quand même reconnu le Québec comme nation. Donnons un sens aux mots.»