Les partis politiques doivent s'engager à financer équitablement les services de police, ont demandé samedi la Fraternité des policiers et policières de Montréal et la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec.

Les deux syndicats représentent l'ensemble des policiers de la province, à l'exception de ceux de la Sûreté du Québec (SQ).

Le président de la Fraternité, Yves Francoeur, croit que la métropole ne reçoit pas sa juste part du gâteau, avec 24% de la population du Québec, mais avec 33% de la criminalité.

«Depuis le début de l'année, les services policiers coûtent très cher à Montréal et ils ont reçu zéro de Québec jusqu'à maintenant», a-t-il décrié. «Quand Québec décrète une loi ou un projet de loi qui déplaît aux gens, c'est toujours à Montréal que sont les retombées.»

Yves Francoeur évalue que si Québec répartissait équitablement ses subventions aux forces policières, la ville de Montréal empocherait quelque 200 millions $ de plus annuellement.

Cette répartition du financement a des effets concrets sur les services aux citoyens, avance M. Francoeur. Le SPVM est notamment un cancre sur le plan du taux de résolution des crimes majeurs. «Dans les 44 villes de plus de 100 000 habitants au Canada, Montréal est 40e», a dénoncé le président de la Fraternité des policiers et des policières de Montréal.



La SQ injustement avantagée



Selon la Fraternité et la FPMQ, les contribuables des grandes villes du Québec financent de façon exagérée les services que la SQ offre aux petites communautés et aux villes de tailles moyennes qui ont opté pour cette option. Québec offre des avantages financiers aux municipalités qui «sous-traitent» leur police à la Sûreté du Québec, dénoncent les deux syndicats de police.

«Avec des subventions payées par d'autres, le gouvernement jette de la poudre aux yeux en faisant miroiter aux maires des économies sur cinq ou dix ans», a dénoncé Denis Côté, président de la FPMQ. Depuis un an, Rivière-du-Loup, Sainte-Adèle et Saint-Georges ont décidé d'abolir leur police municipale.

«Les services offerts à la population changent, les services de prévention et les services de proximité ne sont plus au rendez-vous», a ajouté le policier. «Si rien ne change, seules les grandes villes auront une sûreté municipale.»