Le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans La Prairie, Stéphane Le Bouyonnec, a affirmé hier que l'intégration des immigrants à Montréal est un «échec complet» et que son parti compte réduire leur nombre de plus de 15% durant deux ans, pour cesser «d'importer du chômage».

Dans le cadre d'un débat organisé hier par la chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Le Bouyonnec a estimé que le Québec, et Montréal en particulier, a dépassé sa capacité d'accueil en recevant quelque 54 000 immigrants en 2010. Un gouvernement de la CAQ réduirait ce nombre à 45 000 durant deux ans, «le temps de faire une pause et d'améliorer nos services pour l'intégration des immigrants».

Durant cette «pause», le gouvernement assurera aussi «une meilleure sélection à l'entrée, pour faire en sorte que les immigrants ne génèrent pas de chômage». «C'est un peu comme si nous importions du chômage, en ce moment, dans l'île de Montréal. On veut sélectionner davantage pour qu'ils [les immigrants] répondent véritablement à nos besoins.»

Le débat portait alors sur les enjeux de main-d'oeuvre, qui préoccupent les gens d'affaires. La CAQ souhaite améliorer la qualité de la main-d'oeuvre en misant principalement sur le système d'éducation et en réduisant le décrochage scolaire, un des thèmes-phares de la campagne du parti de François Legault.

Le ministre des Transports, Pierre Moreau, candidat dans Châteauguay, qui représentait le Parti libéral du Québec à ce débat, a vivement répliqué que cette idée de réduire l'immigration était discutable. «Nous avons 1,4 million d'emplois qui seront disponibles à l'horizon 2020, et qui ne seront pas» pourvus, faute de main-d'oeuvre.

À maintes reprises, au cours du débat, M. Moreau s'en est pris à la CAQ en réduisant ses intentions de «faire le ménage» à de la «pensée magique» et en reprochant à son adversaire de «vivre sur une autre planète».

Le ministre, qui n'avait pas d'annonce importante à faire et qui tentait de défendre le bilan libéral des dernières années, n'a pas eu la vie facile. D'emblée, on a rappelé les résultats d'un sondage récent mené par la chambre de commerce: 94% des gens d'affaires estiment que l'environnement d'affaires ne s'est pas amélioré, à Montréal, depuis cinq ans.

Un ministre pour Montréal

Mise un peu à l'écart lors des querelles entre les candidats libéral et caquiste, Diane De Courcy, candidate du Parti québécois (PQ) dans Crémazie, s'est distinguée de ses adversaires en présentant sur chaque thème des engagements clairs, qu'elle n'a toutefois pu chiffrer, en attendant la publication du cadre financier de son parti, la semaine prochaine.

Mme De Courcy a insisté sur le fait qu'«un gouvernement du PQ nommera un ministre de la Métropole d'envergure, qui aura l'autorité et les pouvoirs nécessaires» afin d'orienter la région métropolitaine, sans rouvrir les débats de structures.