François Legault compte sur un dégraissage en règle de la fonction publique pour financer ses promesses électorales, qui totalisent 3,7 milliards. Mais les fonctionnaires ne seront pas les seuls à pousser à la roue: les citoyens les plus fortunés aussi.

Un gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) hausserait en effet l'impôt des citoyens qui vendent des immeubles qu'ils n'habitent pas ou des actions, révèle le cadre financier que le chef François Legault a présenté vendredi. Cette mesure rapportera près de 550 millions par année.

«Pour être capable de financer nos mesures, on demande un effort à tout le monde, et on demande un effort, entre autres, à ceux qui sont un peu plus fortunés», a expliqué le chef caquiste, vendredi, à Montréal.

Actuellement, les contribuables qui réalisent un gain en vendant un immeuble qu'ils n'habitent pas ne sont taxés que sur la moitié ce profit. Ce seuil sera haussé à 75% dès l'an prochain, si la CAQ est élue. Ce changement fiscal rapportera 416 millions de plus au gouvernement.

Un gouvernement caquiste réduirait aussi les crédits d'impôt sur les dividendes, ce qui forcerait les détenteurs d'actions à payer davantage d'impôt. Cette mesure, qui rapportera 127 millions, ne s'appliquera pas aux contribuables qui investissent à la Bourse avec les fonds de leur Régime enregistré d'épargne retraite (REER).

Compressions

Le programme de la CAQ prévoit une baisse d'impôt de 1000$ par année pour les ménages de la classe moyenne, une mesure qui privera l'État de 1,8 milliards au bout de cinq ans. François Legault s'est aussi donné un an pour fournir à chaque Québécois un médecin de famille, ce qui ajoutera 600 millions par année aux dépenses de l'État au bout de la même période.

Il prévoit aussi injecter 1 milliard supplémentaire dans le réseau de l'éducation pour augmenter le nombre d'heures de classe dans les écoles secondaires, soutenir les élèves en difficulté et hausser le salaire des professeurs.

À cela s'ajoutent des engagements en matière d'aide aux familles (123 millions), de culture (50 millions), de langue (50 millions) et d'agriculture (36 millions).

Afin de financer le tout, François Legault se donne cinq ans pour réduire les dépenses de l'état de 3,4 milliards par rapport à ce qu'elles sont actuellement. Pour ce faire, il propose une série de mesures qui se traduiront par l'abolition de 7000 postes dans la fonction publique (voir encadré). Ces mesures s'ajouteront aux hausses d'impôt pour les plus riches et pour les entreprises.

Le chef caquiste croit pouvoir réaliser ces gains par attrition, c'est-à-dire en ne remplaçant pas des fonctionnaires qui prennent leur retraite. Quant au risque d'affrontement avec les syndicats, M. Legault ne s'est pas montré inquiet: «Si on a un gouvernement majoritaire le 4 septembre, je pense qu'on va avoir le mandat, toute la légitimité, pour faire ces changements-là.»

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Les principales mesures de la CAQ pour dégraisser l'État:

- Réaliser des «gains en efficacité» à Hydro-Québec (600 millions)

- Améliorer les achats et les immobilisations dans les réseaux de la santé et de l'éducation (890 millions)

- Abolir les agences de la santé et des services sociaux (100 millions)

- Réduire les honoraires des pharmaciens (250 millions)

- Utiliser davantage de médicaments génériques dans les cliniques et les hôpitaux (250 millions)

Plus de détails à venir.