Jean Charest refuse de rabrouer l'un de ses ministres qui a salué le courage du maire de Saguenay, Jean Tremblay, à la suite de ses propos controversés sur la candidate péquiste Djemila Benhabib.

Depuis que la polémique a éclaté, mercredi, le chef libéral marche sur des oeufs. Jeudi, il a dit que M. Tremblay pouvait «émettre ses opinions», tout en ajoutant que le Parti libéral défend «l'égalité de tous les Québécois de toutes les origines». Il n'a pas condamné directement le maire.

«La campagne électorale se fait entre les partis politiques et les chefs des partis politiques», a-t-il répondu pour justifier ses hésitations.

Rappelons que Jean Tremblay a déclaré mercredi au sujet de Djemila Benhabib: «Ce qui me choque, ce matin, c'est de voir que nous, les mous, les Canadiens français, on va se faire dicter comment se comporter, comment respecter notre culture par une personne qui arrive d'Algérie, et on n'est même pas capable de prononcer son nom.»

Le ministre délégué aux Ressources naturelles et candidat dans Dubuc, Serge Simard, a affirmé jeudi que M. Tremblay «ne manque aucune occasion de faire valoir ses idées» et qu'il a «vraiment un courage que pas beaucoup de monde a, honnêtement». Un autre candidat libéral, Carol Néron (Chicoutimi), a dit de son côté que M. Tremblay n'avait pas à s'excuser. «Il a dévoilé le fond de sa pensée, a-t-il expliqué. C'est dans sa personnalité, c'est dans sa nature et il ne faut pas oublier que ça reflète tout ce que les Québécois pensent.»

Vendredi, quand on lui a demandé s'il allait rabrouer Serge Simard, Jean Charest a répondu: «Quand M. Simard s'exprime, il s'exprime en fonction de nos valeurs à nous aussi, les libéraux du Québec. Si M. Simard voit autre chose que ça, vous lui poserez la question. Nos valeurs à nous, les libéraux, sont très claires.»

«Le Parti libéral du Québec ne s'est jamais associé à l'idée qu'il y avait des Québécois qui étaient différents des uns et des autres par leurs origines», a-t-il ajouté.

Il a esquivé des questions en décochant des flèches au Parti québécois. «Le début de cette affaire, a-t-il affirmé, c'est une candidate du Parti québécois qui est venue contredire Pauline Marois en disant qu'elle veut enlever le crucifix à l'Assemblée nationale du Québec alors qu'on pensait que c'était une affaire réglée. Dans le reflet de nos valeurs au Québec, on ne cherche pas à effacer notre histoire non plus, à écrire les pages d'histoire à l'envers.»