Jean Charest se rend à Sherbrooke pour la troisième fois en 16 jours. Il minimise l'importance d'un sondage qui le place loin derrière le Parti québécois dans sa circonscription.

Un sondage Segma publié la semaine dernière dans La Tribune a révélé que le péquiste Serge Cardin a 15 points d'avance sur le chef libéral dans les intentions de vote.

«Ce n'est pas la première fois que des sondages me donnent perdant dans Sherbrooke, a-t-il déclaré en conférence de presse. Moi, je ne suis pas bon dans les sondages. Ma spécialité, c'est autre chose.»

Le président de Segma, Raynald Harvey, a fait un survol des sondages réalisés dans Sherbrooke en 2003, 2007 et 2008. «Je n'ai pas trouvé un sondage dans lequel M. Charest tirait de l'arrière», a-t-il confirmé à La Presse.

Jean Charest dit qu'il a bon espoir de l'emporter, bien qu'il ne tienne pas l'appui des gens pour acquis dans l'ensemble des circonscriptions.

«Je fais campagne dans ma circonscription comme je le fais à chaque élection, avec un bilan très fort, puissant, qui parle par lui-même», a-t-il ajouté.

Le chef libéral en est à sa troisième visite à Sherbrooke si l'on tient compte de son assemblée d'investiture, qui a eu lieu la veille du déclenchement des élections et qui avait servi de rampe de lancement à sa campagne. C'est autant de visites que durant toute la campagne électorale de 2008, a noté La Tribune.

Jean Charest a fait valoir ses racines régionales: «J'ai avec la population de Sherbrooke une relation qui, pour moi, est importante. J'ai grandi ici, j'ai rencontré mon épouse ici, j'ai étudié ici», a-t-il affirmé.

La possible candidature de Marc Bellemare comme indépendant dans Sherbrooke fait beaucoup jaser. Dans La Tribune, une pleine page de publicité annonce une conférence de l'ancien ministre libéral devant le Comité des travailleurs accidentés de l'Estrie, jeudi soir. Jean Charest n'a pas voulu commenter l'affaire.

Par ailleurs, il a défendu les publicités négatives lancées par son parti, mardi, contre Pauline Marois et François Legault. «On ne se gêne pas pour parler directement aux Québécois sur les enjeux de la campagne électorale, a-t-il plaidé. Avec respect, je pense qu'on n'a pas de leçons à prendre sur des campagnes négatives, alors que nos adversaires font quoi, depuis les dernières années? Ils ne font que ça. Nous, notre campagne est fondée sur des faits, et nous nous adressons directement aux Québécois.»

Ces publicités ne témoignent pas selon lui d'un sentiment de panique dans le camp libéral. «Nous faisons notre campagne électorale comme prévu. Dès le départ, on savait tous que nous allions avoir une campagne chaudement disputée. C'est exactement ce que nous avons», a-t-il soutenu.

Jean Charest a promis d'étendre à tous les élèves de quatrième et cinquième secondaire le cours optionnel Sensibilisation à l'entrepreneuriat. Il s'engage à obliger les élèves de cinquième secondaire à faire 10 heures de bénévolat, «d'engagement communautaire», pour réussir le cours Monde contemporain.