Le PQ veut réduire l'écart entre la rémunération des médecins spécialistes et des omnipraticiens, qui est de «50% à 60%». «À la dernière négociation, le Dr (Gaétan) Barrette est parti avec la caisse. Il faut rétablir l'équilibre», a dit le Dr Réjean Hébert, candidat du Parti québécois dans Saint-François.

Il visitait ce matin une pharmacie de Repentigny avec sa chef Pauline Marois.

Le PQ demande aussi plus d'argent au fédéral. Le mois dernier au Conseil de la fédération, Jean Charest dénonçait le nouveau calcul du gouvernement Harper pour les transferts fédéraux aux provinces. À partir de 2017, ils cesseront d'augmenter de 6% par année. Ils suivront alors la croissance du PIB, sans descendre de 3%.

Comme ses adversaires, le Dr Hébert croit que la hausse devrait être maintenue. Il pense aussi que les transferts devraient être modulés pour favoriser les provinces dont la population vieillit plus vite, comme le Québec. Combien d'argent échapperait de cette façon au Québec? «Des dizaines de millions $», répond le Dr Hébert, sans être en mesure de donner un chiffre plus précis.

Le PQ soutient tout de même que la souveraineté permettrait au Québec de récupérer plus d'argent pour administrer le système.

Ne plus croire au «père Noël»

La Coalition avenir Québec a promis de mettre fin à l'attente dans les urgences d'ici une année. Chaque Québécois aura aussi son médecin de famille, assure son candidat vedette, le Dr Barrette, ancien président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).

Des promesses qui ressemblent à celles du Parti libéral en 2003, s'est plu à rappeler Mme Marois. «François Legault promet de tout régler avec un coup de baguette magique. Mais on sait que si cette solution existait, on l'aurait.»

«Nous, on ne bluffe pas. On n'a pas de joker ou de deux de pique dans notre jeu», a renchéri le Dr Hébert. «Les Québécois ne croient plus au père Noël», a-t-il répété.

Le PQ dit avoir une promesse «réalisable»: régler le problème d'ici 2016 en agissant «en amont» pour désengorger les soins de première ligne. Pour ce, il avance cinq propositions. Compléter les groupes de médecine familiale (GMF), qui passeraient de 243 à 300. Développer l'informatisation du réseau pour faciliter les ordonnances des pharmaciens. Doter les GMF d'autres professionnels, comme des infirmières, psychothérapeutes, inhalothérapeutes ou nutritionnistes.

Le coût: 59 millions $ pour engager ces nouveaux professionnels, et 36 millions $ pour les GMF.

En fin, la cinquième mesure: investir 500 millions $ dans les soins à domicile avec un projet d'assurance autonomie.

Selon la CAQ, il ne manque pas de médecin de famille au Québec. Il faut seulement réorganiser leur travail pour qu'ils prennent davantage de patients. Le PLQ croit plutôt qu'il en manque encore 1000. Et le PQ ? Il pense que le chiffre pourrait être un peu sous 1000, sans vouloir le préciser. «C'est difficile à dire», justifie Mme Marois. Cela dépend des conditions de travail, et donc de la productivité, des omnipraticiens.

Depuis plusieurs années, le gouvernement Charest répète qu'il commence à peine à réparer les dommages des mises à pied du dernier gouvernement péquiste dans le réseau de santé. Il faut une journée pour congédier un médecin, mais une décennie pour en former un autre, répètent les libéraux.  

Même si elle reconnaît «certains effets pervers» de cette décision prise à la fin des années 90, Mme Marois a affirmé que le problème était désormais «derrière nous».

Selon le Dr Hébert, les coupures du gouvernement Bouchard ont seulement «devancé de quelques années» un problème «qui serait survenu de toute façon». Son explication: à cause d'un «changement générationnel», les jeunes médecins font des semaines de «40 ou 50 heures, plutôt que de 70 ou 80 heures».