L'interruption de la filature d'un ancien dirigeant de la FTQ-Construction après une rencontre avec Jean Charest est «troublante» aux yeux de François Legault.

Lors d'un passage à Mirabel, jeudi matin, le leader caquiste a dit «accepter» les explications de Jean Charest, qui a dit mercredi soir n'être jamais intervenu pour faire stopper la filature d'Eddy Brandone. Il souhaite toutefois que la lumière soit faite sur les motifs qui ont mené à la décision.

«C'est important d'avoir plus d'explications de M. Charest, a-t-il dit. Il dit que ce n'est pas lui qui a donné l'ordre d'arrêter la filature. Mais là, il faut savoir qui a donné l'ordre.»

Le chef de la Coalition avenir Québec a assuré que son candidat vedette Jacques Duchesneau, ex-chef de l'Unité permanente anticorruption, n'est pas à l'origine du reportage de Radio-Canada.

«Je ne crois pas. Non», a-t-il dit.

Il a par ailleurs raillé le premier ministre sortant, qui s'en est pris à l'éthique de Radio-Canada dans la foulée du reportage.

«Ce qu'on m'a appris avec mon expérience politique, a-t-il dit, c'est que quand on commence à s'en prendre aux journalistes, c'est le début de la fin.»

François Legault se présente depuis le début de la campagne comme le champion de la lutte à la corruption. Il martèle depuis neuf jours que son parti fera «le ménage» s'il est élu. Bien qu'il ait réagi avec prudence aux informations rapportées par Radio-Canada, il a de nouveau accusé le gouvernement libéral d'être corrompu.

«On a un premier ministre qui se laisse aller, qui tolère que des décisions politiques soient prises, que ce soit au niveau de la police, que ce soit au niveau des garderies, que ce soit au niveau de la construction, qui soient prises d'une façon qui est biaisée par les représentants politiques, a-t-il déclaré. Les Québécois sont tannés de cette corruption.»